Dérives de la multiplication des interventions chirurgicales en ambulatoire

Question écrite publiée au Journal Officiel le 8 décembre 2022

Mme Michelle Gréaume appelle l’attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur les dangers et dérives occasionnés par la multiplication des interventions chirurgicales en ambulatoire.

Les activités ambulatoires représentent aujourd’hui la majorité des interventions en milieu hospitalier, encouragées parce qu’elles permettent de multiplier les prises en charge plus courtes de patients qui retournent rapidement à leur domicile après l’acte chirurgical. Si cette évolution est louable lors d’actes peu invasifs ou pour des patients autonomes, il est toutefois autrement plus risqué quand les patients sont des personnes âgées, seules ou en perte d’autonomie, ou pour des interventions relativement lourdes.

Le relais avec la médecine de ville, en grande difficulté, ne peut parfois pas s’effectuer dans les meilleures conditions, nombre de soignants ne pouvant plus effectuer les consultations au domicile des patients ou les refusant lorsque les patients sont habituellement en capacité de se déplacer. Ces prises en charge des patients post-opératoires s’ajoutent pour les généralistes et professionnels libéraux aux nombreuses délégations de responsabilité qu’ils accumulent depuis de nombreuses années, sans aucune compensation ni reconnaissance à leur égard.

L’observation et la surveillance post-opératoire peuvent également être confiées aux proches, dont les connaissances reposent majoritairement sur du bon sens.

En tout état de cause, compte tenu de l’absence de prévention et de formation aux bons gestes médicaux, la responsabilité qui pèse sur ces familles ou sur l’entourage peut s’avérer être une réelle mise en danger du patient. En attestent les nombreux retours de patients ambulatoires dont font état les médecins urgentistes, dont les services sont déjà saturés et dont la capacité en lit ne fait que diminuer.

C’est la raison pour laquelle elle lui demande quelles pistes sont envisagées par le Gouvernement pour améliorer cette forme de prise en charge, pour en réduire les dangers et améliorer l’accès aux soins de qualité et en sécurité pour toutes et tous.

Retour en haut