Production des mascottes peluches des jeux Olympiques et Paralympiques en Chine

M. Fabien Gay attire l’attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l’industrie, sur la conception des peluches « Phryges », mascottes officielles des jeux Olympiques et Paralympiques 2024.

Alors que deux millions de peluches mascottes sont attendues sur le catalogue de vente de produits dérivés des jeux Olympiques et Paralympiques 2024, l’attribution de ce marché aux entreprises françaises Gipsy et Doudou et Compagnie a envoyé un signal positif au tissu productif national. Dans l’esprit de « l’excellence environnementale » promise pour l’organisation de ce grand évènement, le choix de recourir à des entreprises du sol français semblait concrétiser l’engagement formulé.

Les conditions réelles de production des peluches mascotte livrent cependant une réalité toute autre. Initialement, seules 15 % devaient être produites sur le sol français par Doudou et Compagnie ; le reste sera fabriqué en Chine.

En estimant que, « aujourd’hui, on ne sait pas faire », le Gouvernement livre un constat alarmant sur l’état de désindustrialisation de la France. L’entreprise Gipsy en est d’ailleurs un exemple ; jusque dans les années 1980, celle-ci produisait ses peluches en France.

Loin d’être une fatalité, l’appauvrissement du tissu industriel français doit au contraire faire l’objet d’une politique active au service de sa redynamisation. La commande publique, en particulier pour des marchés d’une telle ampleur, est un outil sans pareil pour atteindre cet objectif.

Il suffit d’ailleurs de voir que Doudou et Compagnie a saisi l’opportunité du marché qui lui a été confié pour agrandir son usine à Guerche-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine ; l’entreprise a en effet renforcé ses effectifs et fait appel à des couturières à leur compte pour tenir l’objectif de 1 000 à 1 500 pièces produites par jour. Le savoir-faire français existe, tout comme les sites de manufacture dans l’Hexagone.

Il est clair, en revanche, que la production chinoise coûte cinq à six fois moins cher que la production française. Une usine à taille humaine, située en Bretagne, n’est évidemment pas comparable à une ville-usine en Chine. Toutefois, la création d’emplois en France et la remobilisation de notre tissu industriel devraient être considérées comme des investissements pour le pays, et non pas comme des coûts.

Il est nécessaire, pour cela, que les pouvoirs publics accompagnent les acteurs économiques français vers un effort de relocalisation de la production. Il est encore possible de le faire pour la production des peluches-mascottes des jeux Olympiques et Paralympiques.

Doudou et Compagnie, qui réalise 40 % du volume global commandé, a d’ailleurs fait part de sa volonté d’accroître sa part de production sur le sol français. En l’état, l’entreprise craint d’être forcée de répercuter cette relocalisation sur le prix des mascottes-peluches ; elle doit être aidée et valorisée à hauteur de l’effort auquel elle est prête à consentir. Gipsy doit, pour sa part, être incitée à produire sur le territoire français.

Il se demande ainsi quelles sont les solutions envisagées pour accompagner ces deux entreprises vers la relocalisation de la production de peluches mascottes en France.

En attente de réponse du Ministère auprès du ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l’industrie

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