L’opération « Wuambushu » est une atteinte aux droits humains

Nous ne minimisons pas ce qui se passe à Mayotte depuis quelque temps : les violences, les agressions. Au contraire, la détresse de la population et l’insécurité qui y règnent sont insoutenables, notamment pour les plus fragiles.

Pour nous la seule solution envisageable pour résoudre cette spirale infernale est une solution républicaine.

Or, aujourd’hui, votre réponse est uniquement répressive ; elle n’est pas digne de nos valeurs républicaines. Détruire des bidonvilles, expulser des sans-papiers ne permettront pas de rétablir la paix. Au contraire, cela permet à un Vice-président du conseil départemental de Mayotte de dire tranquillement sur une chaine de télé qu’il faut « peut-être en tuer quelques-uns ». Sur le fond, cet élu s’attaque violemment à nos valeurs républicaines et l’absence de réaction au plus niveau de l’État laisse un goût amer.

L’opération « Wuambushu » que vous avez déclenchée est une atteinte aux droits humains.
On attendait de la France une réponse respectueuse du droit et de nos valeurs et non qu’elle se comporte comme un chef de bande. En effet, vous démolissez des bidonvilles où vivent des Comoriens et des Mahorais, parfois très jeunes, sans leur proposer de solutions de logement digne.

Ne pas comprendre que les Comores sont à la fois plusieurs îles avec des statuts différents mais en même temps avec un seul et unique peuple, c’est conduire dans une impasse toute tentative de résolution. D’ailleurs, le droit international est clair sur le sujet : pour l’ONU, cet archipel constitue un même pays.

Des enfants grandissent sans leur famille au nom du droit du sol, et se retrouvent à survivre au quotidien. La République doit s’incarner dans ce qu’elle a de meilleur à Mayotte et pas seulement sur le volet répressif, alors que les droits les plus essentiels comme l’accès à l’éducation, à la santé, à l’alimentation, à un logement digne ne sont pas assurés. Il faut plus de pouvoir d’achat, plus de perspectives, plus de moyens pour de meilleures conditions de vie dans cette région.

Monsieur le ministre, la détresse sociale est grande. Quand, en dehors des réponses répressives, allez-vous apporter des réponses sociales à la hauteur des besoins des Mahoraises et des Mahorais ?

Le visa Balladur a créé un appel d’air, les conditions se sont durcies et ont provoqué des immigrations clandestines au péril de leur vie. Le fossé n’a cessé de se creuser dès cet instant-là. Il faut l’abroger !

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