On ne résoudra pas les difficultés de nos services publics par un clic droit

Qui pourrait s’opposer au renforcement de l’accès aux services publics ? Personne. Pourtant, à examiner les projets de loi de finances, la réponse ne va pas de soi... Les enjeux sont nombreux pour nos territoires et nos concitoyens, en termes de cohésion sociale, d’accès aux droits, d’égalité territoriale.

C’est la particularité de notre République d’avoir développé des services publics forts et accessibles à tous, en tout point du territoire. Mais, aujourd’hui, les enseignants désertent un champ de ruines, les hôpitaux ferment des lits à tour de bras et les collectivités territoriales peinent à mettre en oeuvre des politiques publiques. Les gouvernements ont sapé notre modèle pour céder au privé l’école, les transports, l’hôpital et jusqu’à l’eau et l’énergie - bientôt l’air ?

Nous aurions besoin de 500 000 nouveaux emplois pour tenir nos engagements sociaux, sanitaires, éducatifs et écologiques. Pour recruter, il faut redonner de l’attractivité à la fonction publique en rémunérant mieux ses agents.

Cette proposition de résolution n’évoque pas d’engagement financier pour 2024. Elle ne s’intéresse qu’au déploiement du numérique, objet de la récente proposition de loi de Patrick Chaize, que nous avons votée.

Mais le numérique ne doit pas servir de prétexte pour dégrader le service public : nous ne voulons pas d’enseignants, de médecins relégués derrière un écran. Les démarches prioritaires sont accessibles en ligne à 84 % : c’est pratique pour certains, moins pour d’autres, alors que l’illectronisme frappe un quart de nos concitoyens, souvent les plus précaires, qui ont justement le plus besoin d’un accès physique - ce qui encourage le non-recours.

Nous nous abstiendrons donc sur cette proposition de résolution, qui n’ajoute rien à la proposition de loi de Patrick Chaize.

On ne résoudra pas les difficultés de nos services publics par un clic droit, mais par des crédits en loi de finances !

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