La France doit être à l’initiative d’une nouvelle résolution à l’ONU

Rien ne justifie l’horreur du samedi 7 octobre 2023. À l’heure où le soleil se lève, la barbarie a frappé Israël, volonté du Hamas qui a revendiqué ces actes terroristes. Ces enfants, femmes et hommes qui ne demandaient qu’à vivre ont été tués et pris en otage. Ce 7 octobre était le jour de Sim’hat Torah, la joie de la Torah. Mais la joie s’est tue. Le Hamas veut « tuer du juif », renvoyant à un antisémitisme multiséculaire. La douleur du peuple israélien est profonde, nous nous y associons.

L’engrenage de la violence s’amplifie. Dominique de Villepin l’a bien dit : « Le droit à la légitime défense n’est pas un droit à une vengeance indiscriminée. » Nous nous refuserons toujours à opposer les morts.

La situation à Gaza n’est pas soutenable. Deux millions de personnes y sont privées d’eau, de nourriture, de carburant, certains boivent de l’eau de mer. Des centaines de camions quotidiens seraient nécessaires, loin des vingt actuels.

Elle n’est pas soutenable pour le peuple israélien, car la situation est le terreau de la radicalisation à venir.

Elle n’est pas soutenable à l’échelon international, car se joue aussi l’avenir de la sécurité du Proche-Orient et du monde.

Oui, la France doit agir contre cette guerre, elle doit oeuvrer pour la paix. Pas de « oui, mais », mais le respect du droit international, dont la résolution des Nations unies actant la solution à deux États et la fin de la colonisation. Prix Nobel de la paix 1994, Yasser Arafat, Shimon Peres et Yitzhak Rabbin se sont battus pour la paix. Ce dernier l’a payé de sa vie.

Nous saluons le déplacement du Président de la République en Israël, mais nous sommes surpris par ses propos de ce jour, qui laissent penser à une nouvelle intervention militaire de la coalition contre Daech. Un débat et un vote au Parlement seraient alors absolument nécessaires.

La France doit être à l’initiative d’une nouvelle résolution à l’ONU et doit redemander à Israël la libération de Marwan Barghouti.

Surtout, la France doit s’attaquer au Hamas, qui ne peut être l’avenir du peuple palestinien. La barbarie du 7 octobre expose ses liens avec le Djihad islamique et le place parmi les adversaires de la démocratie. Détruire Gaza ne l’affaiblira pas, car ses dirigeants sont au Qatar. Cessons nos relations diplomatiques et invitons d’autres pays à le faire.

Les auteurs et les instigateurs des attentats devront être traduits devant la justice internationale.

Nous demandons un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin au massacre des civils et libérer les otages. Sans cela, c’est l’embrasement de tout le Proche-Orient qui se prépare. Personne ne domine la guerre, personne ne sait au profit de qui elle se finit.

La France est attendue par les habitants d’Israël et de Palestine, qui veulent vivre en paix. Je salue les habitants de Haïfa, de Nazareth et d’ailleurs qui se réunissent, au-delà de leurs origines, pour réclamer la fin de cette logique mortifère. Aux enfants d’Israël et de Palestine, je dis que nous ne les oublions pas : nous voulons qu’ils grandissent heureux pour voir chaque jour le soleil se lever.

L’affirmation de la paix est le plus grand des combats, disait Jean Jaurès. Qu’elle soit celui de nous tous.

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