Immigration : une loi de stigmatisation et d’exclusion

Je ne m’étendrai pas sur les conditions chaotiques dans lesquelles nous examinons ce texte, alors que la CMP vient de se terminer, que des ministres envisagent leur démission, que des élus de la majorité annoncent qu’ils voteront contre...

Souvenons-nous de ce que vous disiez il y a quelques mois : « Nous voulons être gentils avec les gentils et méchants avec les méchants ». Manquait un codicille : aux yeux de la majorité et de la droite, la seule qualité d’étranger vous range parmi les méchants.

Vous pouvez protester, mais sinon, comment justifier que dans ce texte qui est censé, lutter contre l’immigration irrégulière, vous allez vous en prendre aux allocations familiales, à l’APL, à l’allocation de rentrée scolaire d’enfants, y compris français, qui ont pour seul tort d’être nés de parents étrangers ? Voilà la réalité de votre texte.

Vous nous avez au départ vendu un texte d’intégration. Un texte d’intégration disiez-vous. C’est tout, c’est tout sauf un texte d’intégration. C’est un texte de stigmatisation et d’exclusion. C’est un texte de discrimination.

Et c’est un texte surtout qui accroîtra la pauvreté sur le territoire français parce que priver d’allocations familiales des familles, priver de prestations sociales des familles, c’est accroître la précarité dans un pays qui compte déjà excusez du peu. C’est aussi votre bilan. 10 millions de pauvres, 4 millions de français mal logés, 2 millions de français qui fréquentent l’aide alimentaire.

C’est à croire que cela ne vous suffit pas et vous allez encore aggraver cette situation.

Et dans ces conditions, il n’est pas très surprenant, il n’y a que vous qui paraissez surpris que l’extrême droite vote avec vous sur ce texte, que vous vous retrouviez aujourd’hui main dans la main dans une nouvelle majorité, Renaissance, LR, Rassemblement National.

Il n’est pas surprenant que l’extrême droite vote avec vous ! Voilà le résultat de vos concessions. Quel argument vous reste-t-il ? C’est ce que veulent les Français ? Cet argument, vous l’aviez pourtant oublié pendant le mouvement contre la réforme des retraites !

Vous oubliez aussi un peu vite vos propos lénifiants, lorsqu’Emmanuel Macron venait mendier les voix des électeurs de gauche, au nom de la défense des valeurs de la République, pour faire barrage à l’extrême droite. Le résultat, c’est qu’il a été élu, et qu’on se retrouve avec le programme de l’extrême droite !

Alors est bien évident que chacune, chacun, dans ce contexte là doit mesurer la responsabilité qui est la sienne.

La question qui était posée la semaine dernière c’était qui vote avec qui avec cette fameuse motion de rejet à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, le sujet, ce n’est pas qui vote avec qui, c’est d’abord qui vote quoi et qui prend la responsabilité, notamment du côté des macronistes, de voter pour des mesures qui vont dans le sens de ce que proposait le Front National dans les années 80.

Une chose est sûre, ne nous faites pas croire que vous avez des principes, ne nous faites pas croire que vous avez des valeurs, ne nous faites pas croire que vous avez une colonne vertébrale, vous n’avez que l’opportunisme pour guide et nous voterons par conséquent contre ce texte.

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