Les collectivités ne doivent pas devenir les supplétifs de l’État

Après un projet de loi de finances imposé par 49-3, après l’annonce d’une économie de 10 milliards sur la sphère étatique, sans passage devant le Parlement, le Président de la République, puis votre ministre de l’Économie ont dans le viseur les collectivités locales.

Certains murmurent même déjà le retour de contrats de Cahors nouvelle génération !
A l’heure où les maires mettent au vote leur budget pour 2024, ces annonces inquiètent, sèment le trouble sur un avenir de plus en plus incertain.

Depuis deux ans les collectivités ont supporté :
 les hausses de l’énergie, que le filet de sécurité n’a pas compensé ;
  la hausse des matériaux faisant s’envoler à plus de 20% leur projets initiaux au service des habitants ;
  l’envolée des taux d’intérêt ;
  la hausse du point d’indice.

Tout ceci, elles doivent s’y adapter avec des budgets contraints, aux marges de manœuvre plus que restreintes sur leur recette à la différence de l’État.

Monsieur le Premier Ministre quand allez-vous cesser de considérer les collectivités comme un supplétif aux difficultés financières de l’État ?

La question n’est pas d’opposer l’Etat et les collectivités territoriales. Factuellement, ce sont deux logiques comptables totalement différentes.

Monsieur le Premier ministre, je le redis, vous avez le choix de faire les recettes que vous souhaitez.

Vous décidez aujourd’hui de faire des coupes dans les dépenses de tous vos ministères, des politiques publiques au service de celles et de ceux qui en ont le plus besoin dans notre pays.

C’est un choix politique.

Les collectivités territoriales aujourd’hui, qui doivent boucler leur budget, qui doivent répondre aux besoins de leur population, qui pallient à la défaillance des plus grandes missions régaliennes de l’Etat, et il n’y a qu’à voir l’explosion des budgets locaux en matière de santé et de sécurité depuis sept ans dans les collectivités territoriales, n’ont pas ce choix-là.

Donc oui, aujourd’hui, vous décidez d’en faire les supplétifs de vos difficultés financières.

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