Non aux centres fermés pour les mineurs

par Nicole Borvo et Robert Bret, membres de la commission d’enquête sur les mineurs délinquants

L’enfermement : voilà donc LA solution du gouvernement RAFFARIN pour résoudre la délinquance des mineurs. Multiplication des places de prison pour mineurs, création de centres fermés - dont le premier sera opérationnel d’ici la fin de l’année, tel est le cocktail-miracle électoral de la droite pour mettre fin à l’insécurité.

Pour notre part, nous constatons que depuis 3 mois que fonctionne la commission d’enquête sénatoriale sur les mineurs délinquants, les professionnels concernés : juges, policiers, éducateurs, enseignants, sociologues, psychologues ... convergent pour mettre en garde contre l’abandon de la primauté de l’éducatif de l’ordonnance de 1945 au profit des solutions d’éloignement et d’enfermement.

A l’heure de la fuite en avant vers le tout-sécuritaire, il faut avoir le courage de dire que ce choix qui priorise l’augmentation des places en détention n’est pas à la hauteur de l’enjeu que constitue l’augmentation de la délinquance juvénile.

La recréation des centres fermés, supprimés pourtant en 1979 par le Gouvernement Peyrefitte au vu de leur échec patent et de leur nature criminogène, constitue, pour les sénateurs communistes, un véritable retour en arrière. Elle contredit tous les travaux récents sur l’univers carcéral, en créant des sous-prisons sans les garanties du judiciaire ; elle occulte l’enjeu de la prévention et du retour dans la société ; elle remet en question les avancées en matière de peines alternatives et de réparation de la victime, déjà rarement appliquées faute de moyens.

Nous refusons de nous associer à ces solutions de facilité.

Retour en haut