Traitements des déchets : sortir d’une logique d’échec

Communiqué de Robert Bret

Concernant le traitement des déchets urbains ménagers, on est en droit de se poser une question : le président de la Communauté Urbaine réussira-t-il, là ou le Maire de Marseille a échoué ?

Rappelons-nous que si le projet d’un incinérateur a fait problème à Marseille et soulevé de fortes inquiétudes dans la population quant aux nuisances prévisibles, c’est tout autant sur sa localisation, que dans sa dimension (300.000 tonnes) et sa fonction porteuses d’une logique privilégiant le tout incinération. Un projet bien éloigné de cette "qualité de vie partagée" qui pourtant meuble le discours municipal.

Le problème reste donc entier si on campe sur la même logique. Et il y a fort à parier que ce qui a déjà été mis en échec, deux fois depuis 1991, le sera à nouveau.

À ce jour, ni les derniers propos de Jean-Claude GAUDIN, ni surtout l’alternative posée dans le sondage réalisé par la Ville de Marseille ne laissent à penser qu’on a tiré les leçons de ces échecs. En effet le choix suggéré n’est pas entre des filières d’élimination des déchets, mais entre accepter de payer ou non une taxe pour aller brûler ailleurs. Mais où, dans une Aire Métropolitaine aux territoires largement urbanisés ou protégés ?

Nous avons perdu beaucoup de temps, pendant que d’autres villes ou d’autres Etablissements Publics de Coopération Intercommunale se sont attelés à mettre en place des filières de tri sélectif et de recyclage. Et c’est bien là le fond du débat.

L’urgence de la fermeture de la décharge d’Entressen et l’ampleur du problème à traiter nous condamneraient-elles à une sorte d’efficacité du moindre mal ?
Une question alors se poserait : à quoi peut donc servir la mutualisation des territoires et des moyens, si ce n’est à offrir de nouvelles possibilités d’un autre niveau pour mieux répondre aux besoins des populations concernées ?

Or, depuis deux ans cette mutualisation s’est accélérée dans les Bouches-du-Rhône, en particulier sur le territoire concerné de l’Aire Urbaine Marseillaise.

Un des arguments majeurs qui présida à la création d’une Communauté Urbaine fut celui des moyens financiers dont elle bénéficierait. En dotation et par voie de conséquence en capacité d’investissement et d’emprunt. Et de fait, ces moyens sont aujourd’hui au moins quatre fois plus importants.

Il est donc temps, parce que tout à fait possible technologiquement et financièrement, de sortir de cette logique du tout incinération pour aller vers une logique de tri et de recyclage, de valorisation des déchets, ne laissant à l’incinération qu’une part résiduelle ultime.

Enfin, ne conviendrait-il pas de réfléchir d’une manière cohérente à des coopérations de territoires voisins, à des mises en commun de moyens des EPCI et des collectivités compétentes, notamment le Conseil Général ?
On aurait alors certainement les meilleures conditions pour apporter les réponses les plus pertinentes et les plus durables à ce problème.

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