Assises Nationales des "Libertés Locales"

"Pourquoi je n’y participerai"
par Robert Bret

« Le 28 février prochain, à l’initiative du Gouvernement Raffarin, aura lieu à Grand Quevilly la synthèse nationale des Assises des « libertés locales » qui se sont déroulées dans différentes régions de France.

A l’occasion de cette initiative, le Gouvernement souhaite imposer sa conception de la décentralisation qui est en totale contradiction avec celle que je défends avec force - avec l’ensemble des élus communistes - à savoir : une décentralisation fondée sur l’égalité des citoyens et des territoires avec comme buts la démocratie participative, la solidarité, la coopération et l’efficacité des gestions et des services publics.

Le projet de loi de décentralisation - que le gouvernement refuse obstinément de soumettre à la consultation populaire par la voie référendaire - est hélas très clair : derrière une prétendue plus grande décentralisation, se cache en réalité un profond bouleversement de nos institutions et de notre société : affaiblissement des structures publiques et suppression de toute cohérence nationale au bénéfice d’une Europe des régions au service de quelques puissances économiques et financières.

Comment le gouvernement peut-il se présenter comme un ardent défenseur de la démocratie et de la décentralisation alors même qu’il impose sa réforme constitutionnelle sans recourir à la consultation des Françaises et des Français ? Alors même qu’il réforme les modes de scrutins en bâillonnant l’opposition ? Alors même, enfin, qu’il supprime le pluralisme dans la vie politique ?

Je refuse, quant à moi, d’assister à cette « grand-messe » dépourvue a fortiori de tout débat pour entendre des discours qui sont à mille lieues des préoccupations de nos concitoyens.

En effet, tandis que le gouvernement réduit l’impôt de solidarité sur la fortune pour les uns, les mauvais coups continuent de pleuvoir pour les autres : remise en cause du régime des retraites ; privatisations ; baisse des moyens en matière de santé, de protection sociale, d’éducation, de formation, de sport, de culture, sans compter la multiplication des licenciements collectifs et des fermetures d’entreprises.

Le Gouvernement porte une lourde responsabilité en la matière lui qui a notamment supprimé les dispositions limitant les licenciements et le contrôle de l’utilisation des fonds publics accordés aux entreprises.

Pour toutes ces raisons, je ne participerai pas à ce « leurre démocratique ».

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