Robert BRET écrit à Jean-Jacques AILLAGON

Robert BRET écrit à Jean-Jacques AILLAGON ( Expect Best)

Soutenant la mobilisation des intermittents du spectacle et partageant leur indignation, Robert BRET demande au Ministre de la Culture de désapprouver le protocole d’accord modifiant leur régime spécial d’assurance chômage et de lui préférer une réouverture des négociations.

Monsieur le Ministre,

En tant qu’Elu des Bouches-du-Rhône, Département qui compte un nombre important de festivals en cette période estivale, je suis à la fois concerné et sensibilisé par le mouvement des Intermittents du spectacle.

Aussi, je vous demande de désapprouver le protocole d’accord modifiant le régime spécial d’assurance chômage des intermittents du spectacle, lequel a été signé en catimini par le Medef et trois organisations syndicales minoritaires qui ne représentent même pas 10% de la profession. A ce titre, non seulement cet accord n’est pas démocratique, mais de surcroît il fragilise plus encore une profession déjà exsangue.

De ce fait, il est opportun et légitime de rouvrir les négociations afin de prendre en considération les doléances et propositions des principaux concernés, ce qui est un minimum vous en conviendrez. Il en va de l’avenir de cette profession.

En effet, en septembre dernier, déjà les cotisations des Intermittents du spectacle avaient été doublées afin de pallier au déficit de l’Unédic. Aujourd’hui, les mesures envisagées visent à augmenter les heures de travail puisque ces professionnels du spectacle devront effectuer 507 heures sur 10 mois au lieu de 12 actuellement pour prétendre à 8 mois d’indemnités. D’autre part, il semblerait que le montant de l’allocation chômage soit également modifié.
Pour finir, la durée de cotisation permettant d’ouvrir les droits à ce régime spécifique d’allocation chômage serait réduite à 10 mois pour les techniciens et à 10 mois et demi pour les artistes. Cette différence de droits est porteuse de discriminations entre techniciens et artistes alors que tous œuvrent, au final, dans une même démarche culturelle et artistique. Les uns n’allant pas sans les autres.

Monsieur le Ministre, d’ici à trois semaines, vous devrez vous prononcer sur cet accord précipité aux conséquences lourdes pour l’avenir des professionnels du spectacle et a fortiori pour l’avenir de la création, du spectacle vivant. Ce protocole d’accord est inacceptable sauf à accepter le démantèlement progressif de l’expression artistique et culturelle française.

Soutenant la mobilisation de ces professionnels et partageant leur indignation, je vous prie, Monsieur le Ministre, de bien vouloir proposer et favoriser l’ouverture de discussions sur le statut des intermittents.

Souhaitant être entendu,

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, l’assurance de mes salutations distinguées.

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