Collecte de fonds en faveur des soldats israéliens ou comment jeter de l’huile sur le feu ?

Dans un courrier, Robert Bret demande au préfet des Bouches-du-Rhône de ne pas autoriser la tenue de la soirée de gala, prévue à Marseille le 16 mai 2004, en soutien aux soldats israéliens.

Monsieur le Préfet,

Je souhaite, par la présente, vous faire part de mon indignation suite à l’annonce de la soirée de gala, prévue le 16 mai prochain à Marseille (au Parc Chanot), dont le but est de récolter des fonds pour soutenir le moral de l’armée israélienne.

Il va sans dire qu’autoriser une telle soirée serait perçu comme une provocation pour toutes celles et tous ceux qui souhaitent un retour rapide à la paix au Proche-Orient.
A cet égard, vous n’êtes pas sans savoir qu’un rassemblement, pour dénoncer cette soirée de soutien à l’armée israélienne, est prévu le même jour devant le Parc Chanot.

Compte tenu du contexte national et international, j’estime qu’il est inutile et dangereux de souffler sur les braises en l’espèce.

Il convient particulièrement de tout faire pour éviter de transposer à Marseille- ville de tolérance et de solidarité entre communautés - le conflit israélo-palestinien.

Il faut, au contraire, valoriser et soutenir les initiatives permettant d’enrayer cette spirale des violences au Proche-Orient ; spirale qui ne peut mener qu’à l’impasse ces deux peuples et ajouter des morts à d’autres morts.

Je rappelle que « l’association pour le bien-être du soldat israélien » (ABSI), qui organise cette soirée à Marseille, s’est déjà vu refuser plusieurs salles à Paris pour ces mêmes raisons.

Aussi et dans un souci d’apaisement, je vous demande expressément, Monsieur le Préfet, de ne pas autoriser cette soirée de gala dans la cité phocéenne qui constitue un trait d’union entre l’Europe et la rive sud de la Méditerranée.

Comptant sur votre sagesse et votre sens des responsabilités,

Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l’assurance de mes salutations distinguées.

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