Gemplus

Robert Bret apporte son soutien aux salariés de Gemplus.

Le tribunal de commerce examine ce matin - sur assignation du Comité d’Entreprise (CE) - les décisions de Gemplus relatives à la recapitalisation de ses filiales américaines qui survient au moment où le groupe prépare un plan de licenciement.

A l’heure où se joue un épisode crucial de la vie de Gemplus, je tiens à renouveler mon entier et sincère soutien aux salariés et aux membres du CE du groupe.

Alors que pendant des années, Gemplus a perçu des deniers publics qui lui ont permis de se développer, de faire travailler de nombreuses personnes, de nourrir le bassin d’emploi d’Aubagne, Gémenos et La Ciotat, on assiste aujourd’hui à son démantèlement par un actionnaire américain et une famille allemande.

Comment une telle situation est-elle possible ?

La réponse se trouve, notamment, dans le rapport effectué en 2001 par un expert comptable sur la situation financière de l’entreprise qui conclut ainsi :
« Les conditions de renforcement financier de Gemplus s’apparentent plus à des opérations spéculatives choisies par ses actionnaires et ses dirigeants qu’à une véritable stratégie de développement industriel et technologique. Un certain nombre d’opérations qui ont été réalisées sont interdites et répréhensibles en France ».
Monsieur Gaudin, Sénateur maire de Marseille, déclare avoir « la nausée » et « mal au cœur » à l’évocation du démantèlement programmé de Gemplus.

Si je comprends et partage complètement sa réaction, je m’interroge toutefois :
Qui, au Sénat, a refusé un amendement communiste prévoyant de renforcer la lutte contre l’évasion fiscale, notamment les paradis fiscaux ?
Qui a voté pour l’abrogation de la loi du 4 janvier 2001, dite loi « Hue », permettant de contrôler les fonds publics accordés aux entreprises ?

Si ce n’est Monsieur Gaudin et ses amis de la majorité sénatoriale de droite, avec le soutien du gouvernement de M. Raffarin !

Il est grand temps d’enrayer cette toute puissance des marchés financiers qui engendrent cette spirale de délocalisations et de fermetures d’entreprises avec leurs cortèges de plans sociaux et de licenciements.

Le débat qui s’ouvre, mardi 18 mars prochain au Sénat, sur le projet de loi relatif à la sécurité financière peut nous en donner l’occasion.

Nous serons, alors, tous placés devant nos responsabilités.

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