Procédure de reprise de l’usine Nestlé de Saint Menet (13011)

M. Dominique de VILLEPIN
Premier Ministre

Monsieur le Premier Ministre,

Le 14 octobre prochain, une réunion décisionnelle aura lieu en Préfecture des Bouches-du-Rhône sur la reprise de l’usine Nestlé à Saint-Menet (13011). L’échéance est proche. Le temps est compté pour empêcher la fermeture du site et la disparition de 427 emplois, auxquels il faut rajouter près de 400 emplois induits.
Eu égard vos engagements, Monsieur le Premier Ministre, notamment de considérer comme prioritaire la problématique de l’emploi et d’œuvrer efficacement pour résorber le chômage en France, l’avenir de Nestlé est l’occasion de confirmer vos intentions.
Comme vous devez le savoir, le Comité Central d’Entreprise a proposé une solution alternative à la fermeture du site, à savoir le maintien de l’activité chocolat et la transformation de l’activité café en direction du Hard Discount, projet qui pourrait maintenir entre 300 et 350 emplois.

Il a d’ailleurs été confié à la Chambre de Commerce de Marseille la mission de rédiger le cahier des charges en vue de l’appel à candidature.
Or, il semblerait, selon les représentants des salariés de Nestlé Saint-Menet, que « le cadre imposé par le cahier des charges est tellement restreint qu’il est de nature à décourager un repreneur ».

Est-il besoin de rappeler que le rôle de la CCI n’est en aucun cas de se substituer à la volonté de la direction de Nestlé qui tergiverse et ne cesse d’imposer des conditions à la reprise visant à la rendre impossible ?
Il serait inadmissible que cette Institution fasse le jeu de cette multinationale.

A l’évidence, Monsieur le Premier Ministre, que la direction de Nestlé décide d’externaliser ses productions hors de France et supprime 427 emplois, pose déjà un problème de fond qui ne peut laisser indifférent le Gouvernement, mais qu’elle s’oppose de plus au redémarrage d’une activité industrielle permettant de sauver plus de 300 emplois, c’est inacceptable !

En outre, permettez-moi de vous rappeler que la direction de Nestlé s’était engagée à céder ses actifs pour un euro symbolique et aujourd’hui la direction parle de 30 millions d’euros.

Des engagements ont été pris, des priorités ont été définies et ce en présence de représentants des pouvoirs publics. Peut-être serait-il bon, voire nécessaire de signifier à la direction de Nestlé que l’on ne peut se défausser ainsi d’autant quand il s’agit de 427 emplois.

Les réticences de la direction de Nestlé ont ceci de positif, qu’à force de multiplier les obstacles à la reprise on comprend que le projet alternatif est non seulement viable mais surtout qu’il est concurrent de Nestlé.

Aussi, dans un souci d’efficacité et de célérité, je vous prie, Monsieur le Premier Ministre, de veiller au bon déroulement de la procédure en cours, notamment de veiller à ce que la direction de Nestlé n’interfère pas car jusqu’à preuve de contraire c’est au repreneur de faire un cahier des charges et pas à celui qui cède son activité. Surtout, de veiller à ce que l’ensemble des propositions des salariés soit bien intégré dans la rédaction du cahier des charges afin de souligner combien le projet alternatif est sérieux et porteur d’avenir.

Vous remerciant par avance, au nom des « Nestlé » de Saint-Menet, pour l’intérêt que vous ne manquerez pas de porter à la présente,

Je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, à l’assurance de mes respectueuses salutations.

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