Services d’Urgence des Bouches-du-Rhône

A l’issue d’une entrevue accordée aux représentants syndicaux CGT du SDIS 13 et des Hôpitaux publics de Marseille, le sénateur Robert BRET et le Député Frédéric DUTOIT interpellent le Préfet de Région pour lui soumettre la situation et les problématiques soulevées.

Préfecture des Bouches-du-Rhône
Monsieur Christian FREMONT
Préfet des Bouches-du-Rhône
Préfet de la Région PACA

Monsieur le Préfet,

A l’issue d’une entrevue que nous avons accordée aux représentants syndicaux CGT du SDIS 13 et des Hôpitaux publics de Marseille nous souhaitons vous faire part des problématiques qui nous ont été soumises afin de connaître votre sentiment sur la situation, le cas échéant vos intentions pour améliorer les dysfonctionnements dénoncés.

Ainsi, nous a été signifié le constat selon lequel la loi relative aux services d’urgence, dont l’objectif principal se résume à une politique de réduction des dépenses, a occasionné maints dysfonctionnements, notamment des problèmes dans la réception et le traitement de l’alerte en composant le 15, des retards dans l’orientation des victimes ou encore des demandes de médicalisation insatisfaites bien que justifiées.

En outre, cette réduction des moyens budgétaires alloués à la politique publique des secours d’urgence se caractériserait par une mise en concurrence des services de secours, soit entre Pompiers et Samu.
Ainsi, seul le Samu est dorénavant décisionnaire en matière de moyens de secours à dépêcher pour répondre aux appels. En découle une approche techniciste et libérale des soins à défaut de l’approche globale, polyvalente et de proximité menée jusqu’alors.

Enfin, il semblerait que le Centre 15 dépendant du Samu joue un rôle central dans cette logique et oriente certains patients vers les cliniques privées ou la médecine libérale.

Vous en conviendrez, Monsieur le Préfet, au-delà des anomalies, c’est la situation conflictuelle elle-même qui est incompatible avec le principe du secours public médical. Situation qui, a fortiori, ne peut que nuire au souci d’efficacité et de célérité qui convient de témoigner à l’adresse des malades et blessés.
A l’évidence, il y a nécessité de dépasser les clivages corporatistes.

Certes, la situation telle qu’elle nous a été décrite nous semble relever de procédures nationales, type commission d’enquête ou évolution législative, d’autant que plusieurs « faits divers » relevant de dysfonctionnements au niveau des secours d’urgence ont été révélés un peu partout sur le territoire national.

Pour autant, le département des Bouches-du-Rhône n’est pas en reste et, conscients de leur responsabilité de fonctionnaires citoyens, ces représentants syndicaux CGT préconisent plusieurs mesures.

Outre une nouvelle loi sur l’aide médicale urgente prônant coopération des structures publiques et complémentarité de talents, est demandée la création d’une plate forme unique de réception et de régulation des appels regroupant le Centre 15 et le centre de traitement de l’alerte des sapeurs pompiers au sein de laquelle travailleraient des personnels réceptionnant les alertes spécifiquement formés et des personnels médicaux relevant du secteur hospitalier et du service de santé et de secours des sapeurs pompiers formés à l’urgence.

Nous estimons que la mise en œuvre de cette disposition permettrait une complémentarité opérationnelle des deux entités publiques.

En l’état, nous souhaiterions pouvoir être informés de votre sentiment en la matière, bénéficier de votre analyse de la situation.
Bien entendu, si besoin est, nous restons à votre disposition pour vous communiquer de plus amples détails sur les propositions des représentants syndicaux CGT du SDIS 13 et des Hôpitaux publiques de Marseille.

Vous remerciant par avance de l’intérêt que vous voudrez bien porter à la présente,

Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Préfet, l’assurance de nos respectueuses salutations.

Robert BRET Frédéric DUTOIT

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