Egalité des chances et CPE : l’apprentissage dès 14 ans, un moyen pour éjecter de nouveaux élèves du système scolaire

Le contrat d’apprentissage junior est inacceptable : c’est en réalité un contrat précaire dont l’objectif réel est d’accélérer la sortie du système scolaire pour un certain nombre d’enfants. Selon vous, l’école ne serait plus capable de faire face aux enjeux de la qualification des jeunes et de l’acquisition de la culture commune. À l’entrée en sixième, 3,4 % des enfants ont deux ans de retard ; ce chiffre est doublé dans les quartiers sensibles.

À la sortie de la troisième, les jeunes des quartiers sensibles sont majoritairement orientés vers les lycées professionnels et les filières technologiques.

En Z.U.S., 22 % des élèves sont orientés vers un bac S, contre 29,5 % dans l’ensemble des établissements. En Z.E.P., près de la moitié des collégiens sont détournés du lycée général.

L’apprentissage junior ne fait qu’anticiper ces orientations, en plaçant le plus tôt possible certains jeunes sur les rails de formations techniques courtes. Qui peut croire qu’il s’agit d’une orientation fondée sur le succès ?

Vous majorez le crédit d’impôt associé au contrat, au moment où l’on envisage de supprimer certaines Z.E.P. qui auraient prétendument échoué. La réduction des crédits des Z.E.P. va-t-elle servir à financer l’apprentissage junior ? Ce serait là un usage discutable des impôts des contribuables dont vous livrez les enfants à l’incertitude et au tâtonnement. Nous ne pouvons vous suivre dans cette voie.

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