Enfin, vous avez cédé !

Monsieur le Président
Mes chers collègues,
Ma question s’adresse à Monsieur le Premier Ministre,

Enfin vous avez cédé ! Enfin vous avez dû vous résoudre au retrait du CPE !

Qu’on se rappelle, en janvier vous disputiez au Président de l’UMP sa paternité. Aujourd’hui, plus personne ne veut de la dépouille. Reconnaissez le enfin, vous avez été battus !

Je tiens à saluer cette victoire du mouvement social, salariés, étudiants, lycéens qui, dans l’unité ont mené un combat déterminé, responsable pour abattre cette disposition qui visait à institutionnaliser la précarité et à livrer sans défense, les jeunes salariés à l’arbitraire patronal.

Avec votre majorité, vous avez subi une défaite. Vous avez à l’assumer, mais de grâce, Ne faites pas lâchement payer l’addition à des jeunes qui n’ont eu qu’un tort : ne pas vouloir du CPE. Aussi, nous vous disons non, non à l’acharnement répressif et judiciaire. Et, nous vous demandons l’amnistie des jeunes anti-CPE.
Ce mouvement massif, toutes générations, portait loin.
C’est une voie aux antipodes du libéralisme.
Cette victoire, que vous avez tant de mal à admettre, montre le chemin.

Les jeunes ont dénoncé avec raison la loi dite « de l’égalité des chances » et son cortège de mesures inégalitaires : tel l’apprentissage à 14 ans, et le travail de nuit à 15 ans, tel le contrat de responsabilité parental.

Les jeunes et les salariés exigent aujourd’hui que le CNE soit abrogé, ils ont raison.
Il faut en effet rappeler que le CNE s’applique aux jeunes comme à tous, dans les entreprises de moins de 20 salariés.
C’est aussi une période d’essai de deux ans et l’absence de motivation de la fin de contrat et pour l’essentiel il se substitue à des emplois existants.

Ensemble les organisations syndicales de salariés, de lycéens et d’étudiants exigent l’ouverture de véritables négociations sur la précarité, sur l’emploi, et des moyens à la hauteur des besoins pour l’éducation nationale, de la maternelle à l’université, et pour un vrai statut de l’étudiant. Comment votre gouvernement entend-il favoriser l’ouverture sans délais de ces discussions ?

Monsieur le Premier Ministre, allez vous cesser ce jusqu’au-boutisme libéral, comme l’atteste l’annonce de l’examen du projet de privatisation de GDF, dès le mois de juin dans la perspective d’une fusion avec Suez ?

Monsieur le Premier Ministre, allez vous cesser cette surenchère au profit de la finance et du patronat, allez vous enfin écouter le peuple ?

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