Suspension de l’aide financière à la Palestine

Suspension de l'aide financière à la Palestine (Friedemann W.-W. - https://flickr.com/photos/e2/)

Monsieur DOUSTE-BLAZY Philippe
Ministre des Affaires étrangères
37 Quai d’Orsay
75700 Paris

Monsieur le Ministre,

La décision du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, en date du 10 avril, de suspendre l’assistance financière au gouvernement palestinien est une décision extrêmement grave qui produira indubitablement des effets catastrophiques pour le peuple palestinien.

Vous n’êtes pas sans savoir que l’Union européenne est la première contributrice économique du peuple palestinien. Cette aide est absolument vitale pour la population qui vit majoritairement en dessous du seuil de pauvreté en raison des conditions de l’occupation.

Face à cette situation déplorable, le gouvernement israélien bloque le versement des droits et taxes perçus sur les produits palestiniens au profit de l’Autorité palestinienne, les Etat-Unis, le Canada et à la Norvége cessent de verser leur aide financière, et l’Union européenne décide de s’aligner sur ces mesures et abandonne ainsi le peuple palestinien. Cette décision est inacceptable.

L’alibi invoqué de l’absence d’engagements clairs du Hamas ne peut nous convaincre.

L’Union européenne a reconnu que les élections ayant porté le Hamas au gouvernement ont été organisées et se sont déroulées dans le respect de la démocratie et du droit. L’Union européenne devrait donc respecter le choix du peuple palestinien et le soutenir en vue de parvenir à une paix juste et durable.
Le Hamas a d’ailleurs montré des signes positifs en se déclarant favorable à la paix et en observant une trêve, sans réciprocité de la partie israélienne, depuis plus d’un an. Laissons lui du temps, afin de pouvoir juger le gouvernement palestinien sur son bilan.

L’institutionnalisation de la politique de « deux poids, deux mesures » est intolérable. Elle ne peut conduire qu’à une radicalisation des positions du Hamas.

Monsieur le Ministre, le gouvernement français est placé devant ses responsabilités. Aussi, je vous demande d’agir pour le maintien de toutes les aides à la Palestine afin de favoriser le recul des tensions, de renouer les liens du dialogue et de rechercher le chemin de la paix.

Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’assurance de ma considération distinguée.

ROBERT BRET

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