Réinsertion des détenus : Mise en place des Unités expérimentales de Vie Familiale

Direction de l’Administration Pénitentiaire
Monsieur Claude d’HARCOURT
Préfet
Directeur

Monsieur le Directeur,

Le gouvernement a pris la décision de mettre en place les Unités expérimentales de Vie Familiale, ce dont on pourrait se féliciter si cette mesure était accompagnée des moyens financiers et humains appropriés. Or cela ne semble pas être le cas.

En effet, ces ouvertures de structures qui permettent de maintenir, d’entretenir les liens familiaux des détenus font partie intégrante des dispositifs mis en place par l’administration pénitentiaire pour gérer les longues peines, préparer à la future réinsertion, lutter contre le suicide en prison et lutter contre la récidive. A ce titre, cette mesure, sans conteste favorable à une amélioration des conditions de détention, ne saurait s’entendre sans un déploiement des personnels pénitentiaires.

Or, les informations dont je dispose, s’agissant particulièrement du centre pénitentiaire de Toulon - La Farlède, indiquent une augmentation de la charge de travail impliquée par l’ouverture de l’UVF pilote sans que des personnels nécessaires au bon fonctionnement de cette structure n’aient été ajoutés à l’organigramme de l’établissement.

A l’évidence, soit ces nouvelles affectations ont été programmées au détriment de postes d’autres unités - en l’occurrence Saint Roch - soit cette nouvelle charge de travail a été compensée par des heures supplémentaires.
Dans tous les cas, cette situation ne peut perdurer.

Déshabiller Pierre pour mal habiller Paul ne peut être légitimement considéré comme une avancée, d’autant qu’une telle méthode ne peut que nuire au bon fonctionnement de l’établissement, a fortiori à la sécurité.

Aussi, il est urgent et nécessaire que l’administration pénitentiaire budgétise, pour la prochaine LOLF 2007, les crédits indispensables au bon fonctionnement de ces Unités de Vie Familiale. Dans le cas contraire, cette mesure, expérimentale pour l’heure, serait vouée à l’échec à terme.

Souhaitant connaître vos intentions en la matière,
Et vous remerciant par avance pour l’intérêt que vous ne manquerez pas de porter à la présente.

Je vous prie de croire, Monsieur le Directeur, à l’assurance de mes respectueuses salutations.

REPONSE DE M. LE PRÉFET, DIRECTEUR DE L’ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE - Paris, le 8 AOUT 2006

Monsieur le Sénateur,

Par lettre du 26 juillet dernier, vous évoquez le dossier « des UVF » en appelant mon attention sur la nécessité de mettre en œuvre « des moyens humains et financiers » appropriés.

Permettez-moi tout d’abord de vous remercier du soutien que vous apportez à la politique de maintien des liens familiaux dont les UVF sont une des caractéristiques qui honore notre pays.

Il est important que l’ensemble de la classe politique apporte son soutien à ces orientations qui n’ont pas d’autre but que de faciliter la réinsertion des détenus condamnés à de longues peines.

J’ai bien noté l’attention que vous portez à la question des moyens. Vous ne serez pas surpris que je vous dise que je partage votre souci mais je considère que le sujet est un peu plus large que celui là puisqu’il s’agit plus généralement de disposer des moyens humains et financiers nécessaires à la mise en œuvre du plan « 13200 ».

Le gouvernement annoncera le moment venu les dispositions permettant de satisfaire cet objectif. En attendant, je sais que les directeurs régionaux des services pénitentiaires concernés, inspirés par l’esprit de la loi organique relative aux lois de finances prendront les mesures appropriées pour permettre aux quatre nouvelles unités de visites familiales d’ouvrir dans de bonnes conditions.

Je vous prie de croire, Monsieur le Sénateur, en l’assurance de ma haute considération.

Claude d’HARCOURT

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