LECTURE DE LA LETTRE DE GUY MOQUET

NON A L’INSTRUMENTALISATION DE L’HISTOIRE

Alors que le Ministre de l’Education Nationale invite les parlementaires à se rendre lundi prochain dans les lycées pour y lire la dernière lettre de Guy MOQUET à sa famille, ce jeune résistant communiste de 17 ans fusillé le 22 octobre 1941 par l’armée allemande, je souhaite expliquer les raisons qui motivent mon refus de participer à cette initiative.

Loin de moi, l’idée ne pas souhaiter honorer la mémoire de ces jeunes, de ces femmes, de ces hommes, qui eurent le courage d’entrer en résistance contre l’armée d’occupation hitlérienne et le régime collaborationniste de Vichy.
Par leur engagement, ils ont sauvé l’honneur de la France, allant, pour beaucoup, jusqu’à sacrifier leur vie comme Guy MOQUET.

Mais, comme la plupart des enseignants et historiens, je m’indigne de voir aujourd’hui instrumentalisée la mémoire résistante à des fins de pouvoir par le Président de la République. Je me refuse à me prêter à pareille usurpation et à réduire l’enseignement de l’Histoire à la seule lecture d’une lettre.

Autant, je conviens qu’il est utile, voire essentiel, d’évoquer, en cours d’histoire, les noms de tous ces jeunes hommes, fusillés ou déportés au nom de leurs idéaux politiques, sociaux et patriotiques. C’est d’ailleurs au programme.
Autant ces approches ne sauraient avoir lieu sans être replacées dans le contexte de notre Histoire. Car au travers de cette lettre de Guy MOQUET c’est d’un passé douloureux de la France dont il s’agit. Et dont il faut tirer tous les enseignements pour éviter que l’histoire ne se répète.

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