19 janvier, journée européenne de mobilisation contre les Centres de Rétention Administratifs

Depuis 2002, M. SARKOZY s’acharne sur l’immigration via une surenchère législative visant à mieux pointer, ficher, comptabiliser, stigmatiser, isoler toujours un peu plus l’émigré. Du fichier ELOI, aux tests ADN, en passant par les appels à la délation en direction de l’ANPE ou de l’inspection du travail, jusqu’à l’arrestation de citoyens défenseurs de droits humains, on assiste à une grave radicalisation de la législation française à l’encontre de l’étranger au prétexte d’une harmonisation européenne des politiques d’immigration.
La Halde, ce 15 janvier 2008, n’a pas manqué de juger certaines de ces dispositions, notamment celle qui instaure les tests ADN dans le dispositif du regroupement familial, non conformes aux conventions internationales. Et après ?
Ce durcissement va s’accentuer encore puisque l’Europe qui refuse les régularisations massives tend à restreindre encore les délais de recours tout en augmentant jusqu’à 18 mois, pour les mineurs y compris, le délai de rétention administrative avant de notifier à celui qui sera reconduit à la frontière une interdiction de territoire de 5 ans !
Oui à l’immigration mais choisie ! L’étranger idéal selon le Gouvernement est le nouvel arrivant que l’on va modeler avant son arrivée sur le territoire français selon des critères décidés par l’administration française pour répondre aux besoins du « marché du travail ». Si possible il sera jeune et déjà formé, qualifié. Il va servir de main d’œuvre là où on en a besoin ou bien l’on va utiliser ses compétences le temps qu’on en aura besoin. Il viendra seul bien entendu, sans aucun droit à une vie familiale et pour une durée déterminée forcément.
L’autre, l’étranger présent sur le territoire français pour lequel on constate la non intégration parce qu’il ne répond pas aux critères administratifs ou qu’il n’a pas été un bon élève on le renvoie au pays selon des critères quantitatifs. C’est la politique des quotas, laquelle a un coût moyen de 4000€ pour chaque « éloignement administratif » et qui pour être menée à bien nécessite la démultiplication des places dans les centres de rétention administratifs. On décompte 230 CRA en Europe, 30 000 personnes retenues dans des conditions parfois inquiétantes à en juger par les nombreux témoignages recueillis par la LDH. En 2006 je saisissais la CNDS quant à la compatibilité des conditions de rétention au Canet en particulier, dans les CRA en général, avec les dispositions déontologiques et réglementaires dont ils relèvent. J’attends toujours l’avis.
Face à cette radicalisation, injuste et dangereuse, une résistance citoyenne et républicaine s’est mise en place. Nous sommes en effet plusieurs à faire le choix de ne pas nous soumettre, ni de laisser faire. C’est pour toutes ces raisons que je serais demain devant le CRA du Canet.

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