la CNDS ne répond pas aux inquiétudes exprimées par la LDH et la Cimade s’agissant des conditions de rétention

la CNDS ne répond pas aux inquiétudes exprimées par la LDH et la Cimade s'agissant des conditions de rétention (Catalin Besleaga - https://www.flickr.com/photos/th3sly/)

LDH Marseille
et Cimade Marseille

Madame, Monsieur,

Courant décembre 2006, en ma qualité de parlementaire, je saisissais la CNDS des conditions de rétention dans le CRA du Canet, suite au décès par pendaison de M. Kazim KUSTÜL, jeune turc de 22 ans.

Je viens de recevoir l’avis et les recommandations du Président, M. Philippe LEGER, dont on ne saurait se satisfaire.
En effet, comme moi, vous remarquerez, et ne pourrez que regretter, l’absence de prise en considération des conditions de rétention. C’est une méprise !
Il ne s’agit pas de minimiser le drame mais à travers ce dernier mon propos était de dénoncer des conditions de rétention telles qu’elles peuvent conduire au suicide.
Depuis ce 1er décembre 2006, d’autres tentatives de suicide ont eu lieu au CRA du Canet, certaines ont pu être évitées, pas toutes.

En outre, ce qui était vrai à l’époque, l’est encore plus aujourd’hui. Ce dont on avait connaissance à Marseille, s’avère se produire dans nombre de centres de rétention. Le Canet, Vincennes, Mesnil-Amelot...
Mouvement de résistance, grèves de la faim tant la nourriture est mauvaise, automutilations, débuts d’incendie...pour dénoncer violences physiques, injures, mépris, absence de soin, attaques au Taser.

Eu égard ces manquements, voire ces dérapages pouvant aller jusqu’aux violences physiques, une enquête a été lancée à la demande de la LDH, du syndicat de la Magistrature et de celui des avocats. L’IGS a été saisie de l’affaire de Vincennes.

Dans le même temps, vous, représentant la LDH et la CIMADE, me confirmez que ces incidents ne sont pas isolés et que les conditions de rétention restent inquiétantes au Canet.

Puisque l’analyse de la CNDS, ses avis et recommandations, ne répond pas à nos attentes, ne laisse entrevoir aucun intérêt s’agissant des conditions de rétention et consécutivement aucun moyen de faire pression, que pouvons-nous faire pour persévérer dans cette démarche ? Vos propositions m’intéressent.

Je suis d’avis de saisir le Contrôleur général des lieux privatifs de liberté pour attirer son attention sur cette situation mais j’aimerai connaître votre sentiment sur cette initiative.

Dans l’attente de vous lire, de discuter de vive voix,
Et restant à votre entière disposition pour donner une suite à cette première étape,

Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à l’assurance de mes sincères salutations.

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