Incidents à Redeyef, le Gouvernement du Président BEN ALI donne l’ordre de faire feu sur de jeunes manifestants

Incidents à Redeyef, le Gouvernement du Président BEN ALI donne l'ordre de faire feu sur de jeunes manifestants (Catalin Besleaga - https://www.flickr.com/photos/th3sly/)

Monsieur l’Ambassadeur,

J’ai été informé des graves incidents qui ont eu lieu, ce 6 juin, à Redeyef, dans le bassin minier de Gafsa, au Sud Ouest de la Tunisie.

Ainsi, la police a ouvert le feu sur des manifestants en lutte contre le chômage, le faible pouvoir d’achat, la faiblesse des prestations sociales et autres légitimes revendications pour vivre dans la dignité, communes aux zones déshéritées situées en dehors de la bande côtière.

Cette pratique répressive, contraire aux libertés d’expression et d’organisation garanties par les conventions internationales auxquelles la Tunisie a souscrit, a occasionné la mort d’un jeune homme et plusieurs blessés, dont un grave.
Le non respect de ces traités est un déni des libertés fondamentales.

En outre, en donnant l’ordre de faire feu sur de jeunes personnes sans défense, le Gouvernement du Président BEN ALI donne l’image d’un régime policier, répressif, qui ne parvient pas à gérer les crises autrement que par la force. Pourtant ces manifestants ne sont ni des criminels ni des terroristes mais de simples salariés, voire chômeurs, aux abois.

Aussi, eu égard ses engagements, notamment le respect des pratiques normales d’un Etat de droit comme le droit d’expression, le droit d’opinion, je pense qu’il serait opportun et judicieux que le Gouvernement tunisien diligente une commission d’enquête sur ces événements pour faire la vérité sur ce drame et permettre ainsi que les responsables répondent de leurs actes devant la justice.

Il en effet intolérable, au XXI siècle, que des manifestants pacifistes, dont le seul tort est de demander l’ouverture de négociations salariales tombent sous les balles.

Souhaitant que le message de la présente soit pris en considération,
Et restant dans l’attente qu’une enquête soit menée,

Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de mes salutations distinguées.

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