Lors du prochain renouvellement sénatorial, Robert BRET ne sera pas candidat à sa propre succession

21 septembre 2008, élections sénatoriales « Je ne serai pas candidat à ma succession"

A 3 mois des élections sénatoriales, nombreux sont ceux qui m’interrogent sur la suite que j’envisage donner à mon mandat.
Vais-je arrêter ou poursuivre ? Et pour quels motifs ?

La réponse est oui. Oui j’arrête. Plusieurs raisons motivent cette décision réfléchie.

Dès mon élection, en septembre 1998, j’avais exprimé mon intention de ne faire qu’un seul mandat, influencé très certainement par la longévité, plus d’un demi-siècle, de mes deux prédécesseurs !

Tout au long de ces 9 ans de mandat plus une année pour cause de modification de calendrier électoral, j’ai le sentiment d’avoir donné le maximum de moi-même. Tant dans mon travail parlementaire, d’abord à la Commission des Lois et après, à celle des Affaires Etrangères/Armées/Défense ainsi qu’à la Délégation pour l’Union européenne ; Que dans la prise en charge des dossiers liés à la vie sociale et économique des Bouches-du-Rhône.

Sur la base de ce travail, beaucoup de Maires, d’Elus communistes ou même socialistes (puisque mon mandat résulte d’une liste commune de la gauche) d’acteurs du mouvement social et syndical avec qui j’ai beaucoup travaillé durant ces 10 ans et qui me font confiance, me demandent de continuer et de repartir pour un mandat de 6 ans.
D’autant qu’à 59 ans, je suis encore dans la moyenne d’âge sénatoriale !

Mais ma décision est aussi politique.
Non parce qu’on m’aurait poussé vers la sortie pour cause de « différents politiques ».
Même si la liste des candidats à la candidature est longue.

En fait, mon intention de ne faire qu’un mandat a été renforcée d’une part par l’évolution de la vie politique de ces dernières années mais aussi par mes rapports, voire désaccords, avec les directions nationale et départementale du PCF.

La crise politique atteint tous les Partis et nourrit la méfiance, voire le rejet de nos concitoyens qui ne voient plus de différences entre les Partis de gauche et de droite. C’est d’ailleurs sur ce rejet que prospère aujourd’hui la cote d’Olivier Besancenot dans l’opinion publique.

Pour moi, comme pour beaucoup d’autres, être de gauche a un sens. Assurer une gestion de gauche d’une collectivité a également un sens. Or j’estime que ce sens fait défaut aujourd’hui, pour ne pas dire qu’il est absent.
Je suis convaincu qu’il n’y a aucune fatalité dans la situation actuelle, qu’il est possible de faire autrement, que d’autres choix sont possibles. Mais pour ce faire il y a aussi besoin de ruptures.

Comme le rappelait Saint-Exupéry « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais c’est parce que nous n’osons pas que les choses sont difficiles ».

Comment, aujourd’hui, ouvrir une perspective politique crédible si nous restons piégés par les compromis, voire les compromissions que portent les institutions et la présidentialisation de la vie politique avec son corolaire : le bipartisme qui étrangle le pluralisme au profit de deux machines électorales qui n’ont d’autre but que de pérenniser le système capitaliste ?

Comment, aujourd’hui, desserrer cet étau ?

Je crois que la réponse se trouve dans le rassemblement.
Rassembler largement, dans leur diversité, tous ceux qui refusent les politiques libérales de la droite, ce qui signifie clairement vouloir s’écarter également des choix politiques actuels du Parti Socialiste.

Rassembler aussi sur un projet politique identifiable, lisible, car ce rassemblement ne peut pas être seulement un rassemblement anti, mais un mouvement portant une autre construction sociale. Ce rassemblement doit avoir vocation à devenir majoritaire dans le pays.

C’est sur cette base que j’ai fait le choix d’apporter ma contribution militante et citoyenne à la construction d’une nouvelle force politique de transformation sociale. C’est aussi pour ça que j’ai signé l’appel de POLITIS avec des milliers d’autres signataires qui ne se résignent pas à voir le système capitaliste comme seul horizon indépassable.

Enfin, ce choix, je souhaite le faire en toute clarté et en toute honnêteté vis-à-vis du Parti auquel j’ai adhéré il y a 36 ans pour transformer la société.
C’est pour cette raison aussi que je rends aujourd’hui mon mandat de Sénateur que je détiens non du suffrage universel, ce qui m’aurait amené à considérer les choses autrement, mais du PCF ou plus précisément des élus qui m’ont fait confiance il y a 10 ans maintenant.

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