Un nouveau pas franchi dans la précarisation de l’enseignement

Un nouveau pas franchi dans la précarisation de l'enseignement - Communiqué du groupe CRC-SPG

Les sénateurs du groupe CRC-SPG partagent le désarroi légitime des parents face à un dispositif de remplacement qui peine parfois à trouver des solutions aux absences des enseignants, notamment concernant les remplacements de courte durée.

Nous le partageons d’autant plus que nous nous sommes toujours attachés à lutter contre la politique gouvernementale qui n’a fait qu’amplifier ce problème et que, encore une fois, ce sont les quartiers défavorisés qui en subissent le plus les conséquences.

Utilisant cette inquiétude, le Ministre de l’Education nationale, Monsieur Luc Chatel, annonce mardi 9 mars une mobilisation générale qui ressemble davantage à une nouvelle étape dans le plan global de destruction du service public de l’enseignement qu’à une lutte contre les absences non remplacées des enseignants.

Il prévoit ainsi le recours à un vivier de remplaçants non titulaires, constitué de jeunes retraités de l’éducation nationale, d’étudiants en cours de formation ou juste diplômés pour répondre à des remplacements urgents, et annonce « l’assouplissement du dispositif » qui donnerait la possibilité de faire appel à un remplaçant en dehors de l’académie concernée.

Cette réponse est non seulement dangereuse mais également hypocrite.

Alors même que le gouvernement est responsable de la dégradation des conditions de remplacement par l’application de la RGPP et de la réduction drastique du nombre de postes dans l’Education Nationale, alors que 3 000 postes de remplaçants titulaires ont été supprimés en 2009 et que la part du budget voté en 2010 affectée au remplacement est en diminution, le Ministre, qui semble soudainement s’intéresser à la question, nous propose aujourd’hui une solution qui ne fera que précariser davantage la situation des enseignants remplaçants.

En augmentant le recours aux non titulaires pour les remplacements urgents, le Ministre s’assure une main d’œuvre flexible, disponible immédiatement, sur tout le territoire et bon marché, sacrifiant la qualité de l’enseignement public au nom de mesures d’économies dont les élèves seront finalement les premiers à pâtir.

Les sénateurs du groupe CRC-SPG pensent que le remplacement doit effectivement être assuré, mais par des enseignants formés, expérimentés, tant les missions qu’ils assurent sont porteuses d’enjeux essentiels, et que toute suppression de postes doit immédiatement stopper.

Retour en haut