L’Etat doit être le garant de la solidarité nationale

Le transfert de certaines missions relevant principalement de la solidarité, comme le Revenu de Solidarité Active, (RSA) l’Allocation Personnalisée d’Autonomie, (APA) ou encore la Prestation de Compensation du Handicap, (PCH) s’est avant tout traduit par un désengagement financier progressif de l’État.

Les mécanismes de compensation initialement instaurés ne jouent pas leur rôle et l’écart entre le montant des compensations versées aux départements et celui des dépenses réellement constatées est tel qu’il aggrave la situation financière des départements.

Selon l’Assemblée des départements de France, l’écart est actuellement estimé à 5,2 milliards d’euros. Si l’on n’agit pas, il ne cessera d’augmenter sous l’effet de la hausse du nombre de bénéficiaires de la PCH et du RSA, qui témoigne d’ailleurs de la précarisation croissante de nos concitoyens.

Si les départements ont pu pendant un temps supporter seuls de telles charges, ils ne le peuvent plus aujourd’hui, en raison notamment de la loi relative à la fiscalité locale adoptée en 2010 et de la nécessaire hausse des dépenses de solidarité, qui est liée aux effets désastreux sur l’emploi de la politique menée actuellement. Je pense particulièrement aux exonérations de cotisations sociales, qui constituent des trappes à bas salaires et favorisent les emplois à temps partiel et sous-rémunérés.

Cette solution financière n’en est donc pas une. En effet, en se substituant à l’État dans sa mission première, c’est-à-dire garantir la solidarité nationale, elle fait courir un risque important à terme pour notre système : celui de la départementalisation des politiques de solidarité.

Je voudrais d’ailleurs profiter de l’occasion pour anticiper le débat annoncé par le Président de la République sur la dépendance, en apportant une précision. Si l’échelon départemental nous semble être le mieux adapté à la gestion des ressources, celles-ci doivent relever de la solidarité nationale. Un financement départemental crée immanquablement des situations d’inégalité dans la prise en charge des besoins. C’est d’ailleurs ce que l’on observe actuellement avec l’APA.

Nous proposons donc la création d’un fonds exceptionnel de péréquation de la compensation des allocations individuelles de solidarité que sont le RSA, l’APA et la PCH. Ce nouveau dispositif se substituerait à l’actuel FMDI, qui bénéficie déjà d’une dotation annuelle de 500 millions d’euros.

Par conséquent, la dotation serait attribuée au nouveau fonds ainsi crée et complétée jusqu’en 2013 par un prélèvement de 1 milliard d’euros sur les recettes de l’État.

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