Non à la réforme de la formation des orthophonistes

Non à la réforme de la formation des orthophonistes - Question orale n° 1483S adressée à M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé (Cottonbro - https://www.pexels.com/fr-fr/@cottonbro)

Mme Laurence Cohen interroge M. le ministre du travail, de l’emploi et de la santé sur la réforme en cours de la formation des orthophonistes. Les orthophonistes sont formés depuis la création officielle de la profession, en 1964, à l’université au sein des facultés de médecine. La formation initiale se déroule depuis 1986 en quatre ans.

Depuis deux ans, au sein des deux ministères de tutelle - de la santé et de l’enseignement supérieur-, une réforme de leurs études est en cours pour faire reconnaître un niveau d’études basée sur cinq ans, en Master 2, pour être davantage en adéquation avec les avancées scientifiques.

Les annonces récentes de reconnaître leur formation initiale en master 1 et de créer un métier d’orthophoniste praticien accessible par la poursuite des études en Master 2, ont engendré une véritable opposition et inquiétude chez les professionnels et les futurs professionnels. Premièrement, ces praticiens font valoir, de façon légitime, que le niveau Master 1 ne correspond à aucun grade universitaire, ce qui est donc dévalorisant et pénalisant. Deuxièmement, la création de deux niveaux va démanteler l’unicité de leur profession en créant une orthophonie à deux vitesses.
Ces hommes et ces femmes prennent en charge au quotidien des pathologies extrêmement variées et complexes tels que la dyslexie, la dysphasie, la dysorthographie, la dyscalculie, l’autisme, la surdité, le bégaiement, bref les troubles du langage oral et écrit ainsi que du raisonnement logico-mathématique.
Dans un contexte de tension démographique et de difficultés d’accès aux soins, l’hyperspécialisation de quelques professionnels ne pourra répondre à la demande croissante de la population, de plus en plus concernée par les troubles de la voix, de la parole, du langage et de la communication.

La richesse de cette profession réside notamment dans la possibilité de prise en charge du langage dans tous ses états, et ce quel que soit l’âge du patient.
Cette réforme de la formation initiale ne respecte pas la méthodologie et la définition du métier validé dans le référentiel de compétences.

Au regard de ces éléments, Mme Laurence Cohen souhaite savoir comment le Ministre entend répondre à présent aux désaccords et inquiétudes exprimés par toute la profession, et quelles garanties il compte apporter pour préserver l’unicité de cette profession.

Retour en haut