Ecoutez les orthophonistes, Xavier Bertrand !

Mme Laurence Cohen, Sénatrice du Val-de-Marne a interrogé le gouvernement ce matin lors de la séance des questions orales, sur la réforme en cours de la formation initiale des orthophonistes.

Toute cette profession est fortement mobilisée depuis plusieurs mois, contre le projet que voudrait imposer le Ministre de la Santé. Cette profession, qui ne cesse d’évoluer, pour prendre en compte les différents troubles du langage et de la communication chez l’enfant et l’adulte, souhaite une revalorisation de sa formation, avec la reconnaissance du grade de Master.

Le Ministre a décidé de faire une formation à deux vitesses, une reconnaissance en master 1ère année, puis une seconde année de spécialité, créant ainsi deux métiers d’orthophonistes, l’un de base, l’autre dit praticien.

Cette hiérarchisation n’a pas de sens. Mme Cohen a donc interrogé le Ministre : Comment établir une classification entre des troubles extrêmement variés tels que la dyslexie, la dysphasie, la dysorthographie, l’aphasie, l’autisme, la surdité, le bégaiement… bref, les troubles du langage, du raisonnement logico-mathématique, ainsi que de la voix ? Quels sont ceux qui mériteraient des connaissances plus approfondies ?

Qui plus est, dans un contexte de tension démographique et de difficultés d’accès aux soins, l’hyperspécialisation de quelques professionnels ne pourra répondre à la demande croissante de la population, de plus en plus concernée par les troubles de la voix, de la parole, du langage et de la communication.

C’est donc ce non-sens que les professionnel-les et les étudiant-es veulent dénoncer.
Si le Ministre a reconnu l’importance de ce métier pour la société et dit vouloir avancer avec les professionnel-les pour atténuer le malaise actuel, il estime que la reconnaissance d’un Master 1 est déjà une valorisation par rapport à la situation actuelle, et qu’il faut laisser la possibilité à celles et ceux qui en ont l’envie, de faire un Master 2.
Au regard de ces éléments de réponse, Mme Cohen, a estimé que le Ministre restait sourd aux inquiétudes de la profession et qu’il était indispensable de profiter du dialogue proposé pour donner satisfaction à une profession toute entière mobilisée dans l’intérêt des patients.
La question principale à laquelle ne répond pas le gouvernement, jusqu’à présent, est d’éviter de créer deux types de professionnel-les, d’établir une distinction qui est contraire à l’essence même de ce métier.
Mme Cohen restera donc attentive et disponible à l’égard des professionnel-les afin de faire avancer ensemble, auprès des deux Ministres, leur juste revendication.

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