Les moyens de sortir de la crise dans laquelle la domination financière nous a plongés sont en débat au sein même de la gauche
Editorial.
Le changement de majorité au Sénat, cela se voit. D’ailleurs, la droite a bien du mal à l’accepter et à s’y faire ! Ce numéro d’Initiatives montre que depuis à peine trois mois, la nouvelle majorité a fait quelques démonstrations : symboliques avec le vote des étrangers aux élections locales promis depuis 20 ans, l’encadrement très strict du travail du dimanche, si nécessaire pour toutes celles et ceux qui le subissent contre leur gré, l’abrogation du conseiller territorial, acte annonciateur, nous le souhaitons, de la réouverture du débat national sur les collectivités locales.
Bien sûr, à défaut de majorité à l’Assemblée nationale, ces votes ne peuvent avoir d’effet immédiat, mais ils ont fait du bien et constituent un engagement. Lors de l’examen des lois budgétaires, la nouvelle majorité a pu montrer qu’à l’inverse des choix de Nicolas Sarkozy et de ses amis, il était possible d’accroître les recettes publiques plutôt que de sacrifier l’école, la santé, les services publics sur l’autel des marchés financiers, précisément en réduisant les avantages colossaux dont bénéficient les plus riches (5 milliards de plus pour le budget de la sécurité sociale, 30 milliards de plus pour le budget de l’Etat).
Malheureusement, une fois encore, l’Assemblée nationale a balayé ces propositions. Reste, là aussi, les engagements pris par cette majorité. En même temps, soyons lucides : le carcan que veut imposer le futur nouveau « traité » Merkel-Sarkozy, au mépris de toute souveraineté nationale, n’est guère compatible avec des progrès pour notre peuple.
Or, les moyens de sortir de la crise dans laquelle la domination financière nous a plongés sont en débat au sein même de la gauche. Cela ne manque pas de se manifester au sein de la nouvelle majorité du Sénat. Les mois qui nous séparent des élections présidentielles et législatives doivent permettre d’ouvrir le débat largement avec le plus grand nombre de nos concitoyens.
C’est à cela que nous, élus, contribuerons, avec le Front de Gauche, avec l’objectif qu’une autre politique soit réellement possible. C’est nécessaire et urgent. Tous nos voeux pour vos combats et pour vous-même.