Lettre au ministre de la santé sur la situation de l’Hôpital Sainte Périne

Monsieur le Ministre,

Je tiens à vous interpeller en urgence sur la situation de l’Hôpital Sainte Périne dans le 16e arrondissement de Paris dont les personnels sont en ce moment en mouvement.

J’ai visité récemment cet hôpital qui, comme vous le savez, est organisé en trois pôles. Le premier de ces pôles comprend la médecine-soins de suite gériatriques, avec une unité de soins palliatifs et le deuxième les soins de longue durée gériatriques, avec une prise en charge en psychogériatrie. Quant au troisième pôle, il est constitué par l’ambulatoire de diagnostic et d’intervention en santé (PADIS), avec des évaluations médico-psychologiques et des consultations externes spécialisées.

Je peux vous affirmer que les conditions de travail des personnels dans l’ensemble de ces services sont préoccupantes.

En 14 ans, le nombre de personnels soignants a été divisé par deux à l’Hôpital Sainte Périne situé dans le 16e arrondissement de Paris.

La conséquence de cette diminution de moyens est une dégradation sans précédent des soins pour les malades de cet hôpital gériatrique qui paient mensuellement jusqu’à 3500 euros.

Cette dégradation se traduit notamment par une impossibilité pour les personnels concernés d’assurer une hygiène convenable à des patients atteints d’Alzheimer et d’être auprès des malades en fin de vie. Aujourd’hui ces derniers subissent à la fois une souffrance morale de par leur solitude et une souffrance physique résultant du manque de temps des personnels pour dispenser les soins prescrits.

Quant aux personnels ils souffrent de ne pas pouvoir exercer correctement leur métier. Parmi d’autres élus j’ai répondu à leur demande de constater la gravité d’une situation que même la direction de cet hôpital qualifie de grave et d’explosive.

Vendredi 7 octobre, jour de ma visite à Sainte Périne, deux infirmières devaient assumer la responsabilité de 105 patients ! Le manque de moyens humains a pour résultat de mettre en danger certains malades.

Dans certains services, comme le service Proust, il n’y a aucune infirmière et le nombre d’aides soignants est partout nettement insuffisant pour prendre en charge correctement les patients. De plus la présence de souris, jusque dans les lits de certains d’entre eux, a souvent été constatée sur le site !

Il est pourtant possible de faire autrement. Ainsi des postes d’infirmières sont vacants et les personnels font des propositions réalistes qui peuvent être immédiatement appliquées comme le recrutement d’Aides Soignantes avec l’intégration de celles travaillant déjà en CDD. La directrice elle-même admet que 20 infirmières manquent sur le site.

Ce que subissent les patients et les personnels de l’Hôpital Sainte Périne est indigne. Le ministre de la santé que vous êtes se doit d’intervenir avec diligence en vue d’y remédier car l’actuelle situation faite de d’insécurité et de conditions de travail dégradées rend très difficile les recrutements et aboutit ainsi à une impasse.

Je vous serais reconnaissante, Monsieur le Ministre, de m’indiquer ce que vous comptez faire en ce sens en concertation avec les personnels concernés.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes salutations les plus distinguées.

Nicole BORVO COHEN-SEAT

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