Un amalgame scandaleux entre le Front de gauche et le Front national

Courrier de Nicole Borvo Cohen-Seat adressé à Jean-François Copé, président de l’UMP et député de Seine-et-Marne.

Monsieur le Député,

Comme beaucoup d’auditeurs, je vous ai entendu à France Inter ce matin, opérer à nouveau, un scandaleux amalgame entre le Front de Gauche dont le parti communiste est un des principaux acteurs, et le Front national.

Cet amalgame, que se plaisent à faire, outre vous-même, de nombreux membres de votre formation politique, et pas des moindres, est évidemment bien commode, en terme de propagande pour justifier le rapprochement assumé entre la Droite et l’extrême droite.

Mais, il est proprement inadmissible parce que contraire à toute réalité politique actuelle, issue d’une longue histoire nationale.

Je me fais un honneur de vous rappeler au nom des dizaines de milliers de résistants communistes déportés ou fusillés, qu’ils l’ont été par la droite extrême au pouvoir entre 1940 et 1944, dont les membres fondateurs et dirigeants actuels du Front national n’ont jamais démenti être les héritiers.

Je vous rappelle que les communistes ont apporté une contribution décisive à la victoire sur l’occupant nazi à laquelle une certaine droite française à l’époque s’était alliée au nom de la formule de Claude WITZ « plutôt Hitler que le Front Populaire ».

Je vous rappelle que les communistes participaient au Conseil National de la Résistance, puis au gouvernement du Général de Gaulle en 1944 et 1945 et que les ministres communistes comme Ambroise Croizat, Marcel Paul ou Maurice Thorez, laisseront plus de traces dans l’histoire contemporaine par leur contribution au modèle social français que les ministres des gouvernements que vous avez soutenus.

Je vous rappelle encore que des militants communistes comme Henri Alleg, auteur de « la question » et Maurice Audin, dont l’assassinat n’a pas encore été officiellement reconnu, ont été torturés en Algérie par les amis des dirigeants actuels du Front national.

Je vous rappelle que les communistes ont voté Jacques Chirac en 2002.

Je vous rappelle enfin que les communistes avec le Front de gauche combattent sans concession l’idéologie du Front national, contraire aux principes de liberté, d’égalité et de fraternité de la République, tandis que votre formation a cru bon de « dédiaboliser » l’extrême droite et de se commettre dans un « ni-ni » coupable aux dernières échéances électorales.

Recevez, Monsieur le Député, mes salutations républicaines.

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