Situation des familles Roms dans le Morbihan

Monsieur le Préfet,

Je souhaite attirer votre attention sur la situation de l’ensemble des familles ROMS vivant dans le département du Morbihan.

Présents depuis de nombreuses années dans notre pays et en particulier dans le département, ces Citoyens Européens ont subi des conditions de vie difficiles tout au long de leur histoire.

Ces hommes et ces femmes contraints à l’errance, se trouvent généralement dans des situations très précaires, sans abris chauffés, sans sanitaires et sans accès aux soins médicaux.

Bien que très marginal sur notre territoire, "l’habitat" constitué de matériaux de récupération reste souvent le seul recours pour la population Rom. Une solution qui s’apparente à une forme sédentarisée de campement sans autorisation sur des terrains sans commodités ni équipements.
Dans ces conditions, la vie quotidienne se complexifie et débouche parfois à des accidents bouleversants.

De plus, le durcissement des dispositifs législatifs fragilise le travail et le soutien de bénévoles et d’associations engagés à leurs côtés, au détriment d’une prise en charge éducative, sanitaire et sociale appropriée à leurs besoins.

Considérée comme "sans-abris", la population Rom est confrontée également à la baisse du nombre de nuitées du Samu-Social et la prise en charge de situations sociales extrêmes est rendue quasiment impossible.

Les enfants Roms sont les premières victimes de cette stigmatisation et de ce retour à la précarité. Leur scolarité en est donc fortement perturbée.

Les déménagements successifs, suite aux expulsions, peuvent générer dans certains cas une « exclusion scolaire » des enfants. 5 000 à 7 000 d’entre eux présents dans notre pays aujourd’hui atteignent ou atteindront l’âge de 16 ans sans être jamais allés à l’école. L’exclusion constituerait donc la norme pour les enfants Roms.
Pour toutes ces raisons, j’ai l’honneur de vous demander la mise en place d’une table ronde avec les différents acteurs concernés.
Cette rencontre entre partenaires bénévoles et institutionnels pourra être l’occasion d’un dialogue constructif afin d’élaborer en commun, pour notre Département, une solution digne et durable.

Je compte sur votre bienveillance et votre compréhension pour répondre favorablement à ma demande qui serait un signe fort d’humanisme envoyé aux Morbihannais pour réaffirmer la solidarité et le soutien aux plus démunis d’entre nous.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, en l’assurance de mes sincères salutations.
Michel LE SCOUARNEC

http://www.michellescouarnec.fr/sites/michellescouarnec.fr/IMG/doc/lettre_prefet_demande_table_ronde.doc

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