Quand les abattoirs du Morbihan sont en danger !

Monsieur le Préfet,

Je souhaite attirer votre attention sur la situation des abattoirs morbihannais.

La fermeture de l’abattoir de Lampaul-Guimiliau constitue une nouvelle catastrophe dans la grave crise que traverse la filière agro-alimentaire bretonne et prive notre territoire une fois encore de structures vitales à son économie.

Notre département connaît lui aussi d’importantes difficultés dues à une lente restructuration des abattoirs de proximité. Avec la fermeture de l’abattoir de Malestroit, de l’abattoir Gallais à Pontivy, programmée en 2014, et l’annonce de mise en vente de l’abattoir Le Floc’h à Vannes, les éleveurs s’inquiètent de ne plus pouvoir disposer d’abattage local. Les producteurs se verront obligés de se déplacer vers Rennes voire la Vendée pour certains d’entres eux.

Face à cette situation, à Sérent, les acteurs locaux souhaitent se fédérer et réagir. Collectivités locales, agriculteurs et bouchers se lanceraient dans l’abattage de proximité, regroupés au sein d’une société d’économie mixte locale, « les Abattoirs de Lanvaux ». Ses concepteurs estiment sa production à 700 000 tonnes de viande par an, dont 145 également traitées par la salle de découpe.

Cette nouvelle structure supprimerait d’importants coûts de transport vers de grands abattoirs, inadaptés aux besoins spécifiques des éleveurs et professionnels de viande locale. Sept personnes seraient employées au début de son fonctionnement, onze par la suite.

Tous sont sensibilisés à un projet qui participe au développement économique local, dans une logique de production d’une viande de qualité, d’optimisation de la chaîne de la viande, mais aussi de développement durable.

Néanmoins, il semble que ce projet ne soit pas certain de pouvoir se concrétiser. Or selon la chambre d’agriculture, les besoins seraient de l’ordre de 2 200 tonnes par an et n’ont jamais été aussi nécessaires qu’aujourd’hui pour des agriculteurs qui utilisent ces solutions d’abattage de proximité pour diversifier leurs activités et proposer leurs produits en circuits courts, via les bouchers notamment.

On le sait, le développement des circuits courts, recréent du lien entre les consommateurs et les agriculteurs et contribuent au développement d’une agriculture durable et d’une consommation responsable.

A l’heure où la Bretagne connaît une grave crise de son modèle agricole, il semble nécessaire de repenser notre système et de favoriser le développement des circuits courts pour nos produits agricoles.

C’est pourquoi je vous serais très reconnaissant, Monsieur le Préfet, de bien vouloir me préciser les mesures d’accompagnement que l’Etat, en partenariat avec les collectivités territoriales, entend mettre en œuvre afin de rétablir au plus vite cette situation.

Dans cette attente, je vous prie de recevoir, Monsieur le Préfet, l’assurance de mes sincères salutations.

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