De nouveaux cadeaux au patronat financés en fragilisant les collectivités locales

De nouveaux cadeaux au patronat financés en fragilisant les collectivités locales - Conférence de presse de François Hollande (Jacques Paquier - https://www.flickr.com/people/125671268@N02)

J’ai pris connaissance avec beaucoup d’attention des propos tenus hier par le Président de la République à l’occasion d’une conférence de presse.

Il a annoncé notamment l’élaboration d’un « pacte de confiance » avec le MEDEF, se traduisant par de nouveaux allègements de cotisations sociales (la suppression des cotisations familiales des entreprises) financés par de nouvelles ponctions dans la dépense publique.

Cela fait plus de trente ans que les charges des entreprises ne cessent d’être abaissées. Cela n’a pas empêché le chômage et la précarité de progresser. Cela n’a pas empêché les salaires de stagner.

Le seul résultat de la diminution des charges des entreprises c’est une progression vertigineuse des bénéfices des actionnaires.

En revanche les diminutions de la dépense publique, utilisés pour financer ces réductions de charge et menés sous la pression libérale des institutions européennes, génèrent partout des difficultés accrues pour les populations qui peuvent de moins en moins compter sur des services publics utiles et réactifs pour les protéger.

Non, notre pays ne vit pas au-dessus de ses moyens, ce sont les actionnaires, la finance et les plus fortunés qui le pillent et qui, eux, vivent largement au-dessus de nos moyens !
S’agissant des collectivités locales, elles sont mises sous pression pour financer ces nouveaux cadeaux offerts au patronat.

Ainsi, le Président estime que « les départements situés dans de grandes aires métropolitaines devront redéfinir leur avenir ». En clair, ils se verront imposer leur disparition sur ces territoires !

Une telle perspective constitue une menace très grave pour les populations concernées car au-delà des institutions départementales, ce sont les actions concrètes qu’ils mènent et les services publics qu’ils exercent qui sont menacés de disparition. Elle constitue également une remise en cause du principe constitutionnel de libre administration des collectivités locales.

J’ajoute que réduire la dépense publique locale c’est de fait prendre le risque de réduire l’investissement des collectivités territoriales qui assurent 75% des investissements publics et garantissent des centaines de milliers d’emplois dans les secteurs productifs du bâtiment et des travaux publics.

J’appelle donc le gouvernement à organiser sans délais un véritable débat public sur l’avenir des collectivités locales et sur les moyens nécessaires à l’exercice de leurs responsabilités. Ce débat devra associer très largement les élus, les acteurs économiques, institutionnels et sociaux, les personnels territoriaux et les populations et devra être conclu par une consultation populaire.

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