Inondations en Bretagne

Inondations en Bretagne - Lettre au Premier Ministre

Monsieur le Premier Ministre,

Depuis quelques années, les inondations se multiplient, causant des dégâts importants sur les espaces urbains et agricoles avec des conséquences dramatiques pour nos concitoyens.

La région Bretagne a ces dernières semaines, le cœur lourd pour ses villes et ses villages qui doivent encore faire face à une énième montée des eaux. Le bruit de l’eau ne s’arrêtant pas et le grondement des rivières enflant inexorablement ont quelque chose de décourageant.
Certaines communes sont lourdement touchées comme Pontivy, Hennebont, Inzinzac-Lochrist ou Malestroit dans le Morbihan, Morlaix dans le Finistère, Redon en Ille-et-Vilaine, Plancoët dans les Côtes-d’Armor et la liste s’allongent au fil des précipitations.

Après la gestion de l’urgence, les municipalités concernées vont devoir effectuer un grand travail de recensement des dommages et des pertes. Cet état des lieux est impératif pour mieux appréhender ce type de situation et éviter qu’elles se reproduisent.

Toutefois, le coût financier sera certainement aussi important que la singularité des crues qui frappent la Bretagne. Les Collectivités Locales vont devoir faire face à des dépenses supplémentaires imprévues alors qu’elles traversent déjà une période de forte récession pour leurs finances.

La baisse des dotations contraint les communes à restreindre sur l’essentiel, à commencer par l’investissement ou les services. Pourtant, les inondations récentes démontrent l’impérieuse nécessité d’une action publique forte pour lutter contre les risques naturels et aménager les territoires en fonction.

Je me félicite que l’arrêté de catastrophe naturelle soit étendu sous 15 jours à plusieurs communes bretonnes. C’est une première reconnaissance du préjudice subi par ces territoires et un espoir d’indemnisation pour les habitants. Toutefois, face à l’ampleur des dommages estimés à 300 millions d’euros, la solidarité nationale doit s’exercer. La mise en place d’un fond exceptionnel pour venir en aide aux communes sinistrées serait un signe fort envoyé à une population et à des élus désemparés par une situation qui leur échappe.

Je souhaite que le Gouvernement s’engage dans cette démarche comme il a déjà pu le faire avec la signature du Pacte d’Avenir pour la Bretagne. Si la décrue s’amorce lentement, les fonds nécessaires aux réparations, rénovations et indemnisations devraient apporter le plus rapidement possible, un souffle d’espérance pour des municipalités déjà exsangues.

Par ailleurs, ces inondations doivent nous interroger sur le développement de la culture du risque inondation, même si plusieurs années se passent sans incidents majeurs. Il faut également optimiser les systèmes d’alerte de l’Etat en ne se reposant pas uniquement sur les moyens automatiques de prévision.
A ce propos, le dispositif « Vigicrues » est un rouage essentiel dans les opérations d’alertes. Or, ses missions auraient été reconcentrées sur des cours d’eau à forts enjeux soit économique soit de population, délaissant ainsi sans raison apparente de nombreux secteurs qui pourtant présentent eux aussi des potentiels importants.

A cet égard, il devient indispensable d’augmenter le nombre d’agents de la fonction publique (ONEMA) dont la connaissance sur la surveillance de l’état des eaux et sur le fonctionnement écologique des milieux aquatiques n’est plus à démontrer.

Je compte sur votre bienveillance pour apporter toutes les garanties de la solidarité nationale pour la Région Bretagne afin d’indemniser les pertes économiques endurées et les coûts de restaurations supportés par les Collectivités Locales.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’assurance de mes sincères salutations.

Retour en haut