L’austérité que vous imposez, sans d’ailleurs l’admettre, ne peut pas ouvrir la voie au redressement de notre pays

Monsieur Manuel Valls
Premier Ministre
Hôtel de Matignon
75800 Paris Cedex 08

Monsieur le Premier Ministre,

La défaite de la Gauche aux Municipales a été sévère et même injuste souvent à l’égard d’élus locaux qui avaient bien géré leur collectivité, qui s’étaient beaucoup investis pour leur population. Mais la politique du Gouvernement, hier dirigée par Jean-Marc Ayrault est si impopulaire qu’elle ne pouvait pas ne pas être sanctionnée par les citoyens.

En Septembre 2011, le Sénat passait à gauche, c’était un premier signe d’espoir, l’enthousiasme était réel, le peuple de gauche sentait venir la fin du règne de Nicolas Sarkozy. Avec la victoire de François Hollande une majorité confortable du peuple a cru au vrai changement, à l’amélioration de ses conditions de vie, au progrès social, à plus de justice et d’équité. Le candidat François Hollande avait affirmé que « l’âme de la France, c’est l’égalité »… Il avait aussi clamé haut et fort que l’ennemi de la France était invisible, c’était la Finance.

Le lourd bilan de Nicolas Sarkozy aurait dû conduire le Gouvernement à changer vraiment de cap, à s’en prendre aux racines du Mal, à mettre en œuvre une politique qui s’en prenne à la fracture sociale et aux injustices qui n’ont cessé de s’aggraver depuis plus de vingt ans.

L’abstention massive aux élections européennes du 25 Mai dernier et le score très élevé du FN conjugué à la chute du Parti Socialiste sont un deuxième avertissement exceptionnellement fort dont il est urgent de tenir compte.

De mon point de vue, vous faites fausse route en ne desserrant pas l’étau des contraintes du Pacte de stabilité. Pourquoi vouloir réduire à marche forcée les déficits publics en période de croissance nulle alors que seuls les investissements publics soutiennent l’activité ainsi que la consommation des ménages.

L’austérité que vous imposez, sans d’ailleurs l’admettre, ne peut pas ouvrir la voie au redressement de notre pays. Le chômage de masse n’a pas commencé la moindre décrue, les familles populaires et la Jeunesse sont dans une souffrance encore plus grande aujourd’hui. Le malaise est profond, notre modèle social vole en éclat, et la Gauche au pouvoir donne un triste spectacle.

La réforme territoriale envisagée par Nicolas Sarkozy avait été rejetée par les grands électeurs. Celle que vous préparez va dans le même sens, mais beaucoup plus loin. Les Maires et les Conseillers municipaux, les Conseillers généraux et régionaux ont peur et la population se demande si elle va être consultée sur un sujet aussi important, qui la concerne au premier chef.

Ne laissez pas le Grand Capital et les Multinationales prendre le pouvoir et imposer le diktat des Milliardaires de tous les pays ! La démocratie est malade, la population très déçue quand elle n’est pas désespérée.

Après les élections Municipales et le vote aux Européennes, montrez-nous d’urgence que vous avez écouté, entendu et compris le message. Après ce sera trop tard.

Avec l’espoir d’un changement de cap de votre Gouvernement, je vous prie de croire Monsieur le Premier Ministre, à l’expression de mes meilleurs sentiments.

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