Modification de l’enseignement des langues anciennes au collège

Question n° 15917 publiée le 23/04/2015

M. Michel Le Scouarnec attire l’attention de Mme la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche sur les modifications envisagées dans l’enseignement des langues anciennes au collège à partir de la rentrée 2016. Actuellement proposés comme matière optionnelle dès la 5ème, le latin et le grec changeraient de statut pour intégrer les huit nouveaux « enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI). Ce nouveau module intitulé « langues et cultures de l’Antiquité » pourra être choisi par les élèves qui ne l’étudieraient plus que pendant six mois. Face à l’incompréhension des professeurs de lettres, un dispositif « d’enseignements complémentaires » de langues anciennes vient d’être créé. Ce nouveau système laisse perplexes les enseignants puisqu’il passerait de deux à trois heures de latin ou de grec en fonction de la classe fréquentée, à un système complexe qui sera de plus laissé à l’appréciation du chef d’établissement afin de « moduler la répartition du volume horaire hebdomadaire par discipline ». Pourtant, près de 500 000 élèves bénéficient de cet enseignement en France aujourd’hui. Le cours de latin ou de grec, en dehors de son aspect linguistique, est un cours d’histoire à part entière. Certains collégiens sont mêmes récompensés de leurs efforts par un voyage d’étude en Italie afin de s’immerger dans un univers qu’ils ont patiemment découvert par des textes avec l’aide de professeurs passionnés et passionnants. Enfin, plusieurs études démontrent que des élèves en difficultés d’apprentissage de la langue française reprennent confiance par l’étude du latin. La syntaxe latine leur apporte une rigueur par des repères stables et leur permet, par l’analyse obligatoire pour accéder au sens, une appropriation plus aisée qui leur donne de l’assurance. C’est pourquoi il lui demande, si elle entend revenir sur les nouvelles modalités proposées pour l’enseignement des langues anciennes afin de ne pas priver les élèves de cette discipline nécessaire à la réussite de leur parcours scolaire.

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