Situation du mal-logement dans notre pays

Situation du mal-logement dans notre pays - Courrier à la Ministre du Logement

Madame la Ministre,

Je souhaite attirer votre attention sur la situation du mal logement dans notre pays.
A quelques jours de la fin de la trêve hivernale, plus de 3,5 millions de personnes sont victimes du mal-logement. Depuis 2011, le nombre de personnes sans domicile fixe et sans abri a déjà augmenté de 44%.

La perte du logement constitue une épreuve terrible dont les conséquences sont désastreuses pour tous. Catastrophiques pour une famille car sans toit, elle est tout simplement privée de ses droits. Sans adresse fixe, il devient rapidement impossible de postuler à un emploi, de bénéficier d’une aide sociale, d’offrir des conditions de vie sereines à ses enfants ou de simplement retrouver le chemin de la dignité.

Les effets de cette déplorable condition sont aussi néfastes pour notre société, car elle est incapable de répondre à cette urgence sociale. Malgré les annonces ou la volonté affichée, le nombre de logements sociaux ou très sociaux ne sont pas en nombre suffisants. La spéculation immobilière est encore trop forte. Les plus précaires de nos concitoyens en sont les premières victimes.

Il ne s’agit pas ici de débattre du nombre de quotas de logements sociaux ou de dispositifs fiscaux pour encourager la construction mais bien de drames humains qui se jouent au quotidien. Je pense aux mères isolées avec enfants qui luttent pour pouvoir garder un vrai toit, aux personnes âgées dont le logement se délabre un peu plus chaque jour, aux jeunes adultes dans l’impossibilité de trouver un appartement ou de payer un loyer malgré leur emploi. Ces exemples sont autant de personnes en détresse pour lesquelles il est impérieux de redoubler d’efforts et de propositions.

Il faut une mobilisation générale autour de ce sujet. Des projets de loi ont été menés mais pour une efficacité limitée voire contredite après leur adoption, à l’image du dispositif d’encadrement des loyers.

Les associations de solidarité ne cessent de déplorer l’aggravation de la situation. En 2013, 15 enfants sont décédés dans la rue. Ce triste chiffre est une honte pour notre société que nous ne pouvons pas tolérer.

. La crise du logement constitue sans nul doute la face la plus visible et la plus criante de la crise économique et sociale que nous traversons. Elle concentre les plus grandes inégalités et discriminations. La méconnaissance du mal-logement permet d’éviter d’en faire le sujet de premier plan.

Pourtant, cette pénurie de logements est une réalité cruelle pour bon nombre de nos concitoyens pour qui le droit à un toit n’est pas du tout assuré. Il faut clairement que les politiques publiques fassent un choix audacieux mais nécessaire : celui d’accorder d’abord, la priorité aux demandeurs de logement et non aux investisseurs.

Le logement est un droit dont l’application relève de la responsabilité de l’Etat. Il faut asseoir la politique du logement sur des bases solides, humaines et justes. Je compte sur votre bienveillance pour œuvrer en ce sens dans le cadre de vos prérogatives ministérielles. Je suis certain que vous saurez apporter des réponses sensibles et rapides à toutes ces femmes et tous ces hommes privés de logement. Ils vivent dans la souffrance et la misère en permanence.

Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, en l’expression de mes sincères salutations.

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