Groupe Communiste, Républicain, Citoyen, Écologiste - Kanaky

Les questions d’actualité

Avec le vote de la loi, le contrôle de l’action du gouvernement est constitutionnellement l’autre grande prérogative du Sénat. Celle-ci s’exerce notamment au travers des questions d’actualités (deux jeudis par mois), des questions orales, avec ou sans débat, et des questions écrites.

Lire la suite

Education : il faut que le gouvernement retire ses projets

Par / 22 mai 2003

par Annie David

Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Chers Collègues,

La "rue" n’a pas les moyens de gouverner, mais elle a décidé de se faire entendre de votre gouvernement et aujourd’hui elle donne toujours de la voix ; l’inquiétude est immense et la colère grandit.

Rappelez-vous toujours que la vague de rejet du Front National du printemps dernier n’était pas un blanc-seing pour votre politique libérale.

La colère repose sur une grande inquiétude : quel avenir pour l’Education Nationale ?
Et comment ne pas le craindre lorsque l’on découvre dans le Journal Officiel des Lois et Décrets du jeudi 6 mars dernier stipulant page 3910, que vous devenez "le ministre chargé de l’éducation".

Cela m’oblige à considérer que non seulement l’Education nationale n’est plus prioritaire, non seulement son budget est minoré, elle est décentralisée sans consultation préalable des personnels concernés, mais de plus elle pourrait ne plus être traitée à l’échelle nationale : elle finira par me rappeler un simple secrétariat de l’Instruction publique !

Votre livre, Madame la Ministre, Messieurs les Ministres, traduit bien la démarche du Premier Ministre et du gouvernement : vous envisagez des réformes clés, vous envisagez le débat, mais force est de constater que ce débat et la consultation n’ont pas eu lieu depuis votre arrivée alors que vous imposez ces "quelques réformes-clés".

Et ce n’est pas votre livre qui aurait pu rattraper ce manquement.

Monsieur le Ministre, les personnels de votre ministère sont en colère.
Ils sont très nombreux à vous le dire, à défiler dans les rues de nos villes, pour se faire entendre aujourd’hui encore.

Je ne re-visiterais pas ici la situation, nous la connaissons tous.
Qu’ils soient personnels TOSS, médicaux, d’orientation, d’assistance sociale ou enseignants, tous dénoncent votre méthode de travail et sont unanimes sur la note à vous donner pour votre conduite.

Quant aux transformations à opérer dans le système éducatif, les représentants des personnels sont prêts à entamer des discussions avec vous, mais avec en préalable à toutes les négociations, et vous le savez, le retrait de toutes les réformes, et non pas, comme vous le proposez, un "étalement" des transferts de personnel jusqu’en 2005.

Même dans votre camp de nombreuses voix s’élèvent pour s’inquiéter du rythme excessif des réformes.

Vous avez le devoir en tant que Ministre de faire comprendre au gouvernement que de vraies négociations se font à plusieurs partenaires, dans un vrai dialogue.

Les décisions idéologiques et dogmatiques ne peuvent s’imposer "d’en haut", en particulier quand il s’agit du service public.

Votre responsabilité et celle de vos ministres délégués sous la houlette de Monsieur Raffarin (qui présidera le Conseil Interministériel du 27 Mai) est grande dans la situation de blocage actuel.

Monsieur le Ministre, comptez-vous engager le débat sur l’Education Nationale dans le pays, et notamment au parlement, et le gouvernement va-t-il enfin retirer les projets en cause qui mettent à mal la conception républicaine de l’Ecole, afin de permettre l’ouverture de réelles négociations entre les différents partenaires de l’Education Nationale ?

M. DARCOS, ministre délégué à l’enseignement scolaire. Il est vraiment regrettable que des élus, des représentants du peuple puissent proférer des absurdités. Vous osez utiliser un simple ajustement technique pour colporter des mensonges en prétendant que l’éducation va cesser d’être nationale ! Dans le passé, il y a eu un ministre chargé de l’éducation. Ce qui valait pour lui s’applique aujourd’hui. Mais le ministre chargé de l’éducation nationale reste bien sûr ministre de l’Éducation nationale !

Mais nous n’allons pas retirer notre réforme. Nous ne laisserons pas dire que décentraliser, c’est privatiser
ni que ce soit reculer que d’étaler comme nous le proposons le calendrier pour qu’une décision qui doit être prise début 2004 soit appliquée à la rentrée suivante. Nous ne faisons que respecter la chronologie scolaire.

Nous ne laisserons pas dire non plus que nous ne pratiquons pas la concertation : nous ne faisons que cela ! Nous avons consacré la semaine à parler avec les personnels.

Nous sommes en train de dialoguer. Ce n’est pas pour autant que nous interromprons une réforme que tous les Français attendent !

Les dernieres interventions

Les questions d’actualité L’école publique privée de moyens

Question d’actualité du 14 février sur l’avenir de l’école publique - Par / 15 février 2024

Les questions d’actualité Allez-vous demander la confiance ?

Question d’actualité au Gouvernement après la nomination de Gabriel Attal - Par / 18 janvier 2024

Les questions d’actualité 1000 milliards de perdus

... Mais pas pour les paradis fiscaux - Par / 25 octobre 2023

Administration