Ce budget est le vecteur d’une politique qui considère les médias, la culture et le livre non comme des biens communs, mais des secteurs soumis aux seuls impératifs de rentabilité et de concurrence.
Dans un contexte d’inflation, chaque euro en moins réduit la capacité d’action de l’audiovisuel public. La trajectoire pluriannuelle est éloquente : c’est une asphyxie budgétaire organisée. France Télévisions perd 65 millions, Radio France 4,1 millions, l’INA 1,43 million, France médias monde voit son budget gelé. Comment garantir la qualité, la diversité, la création et l’information quand on réduit les capacités de produire ? Premières victimes : le débat, la culture, l’éducation, la fiction, le documentaire, tout ce qui construit sur le temps long.
Depuis 2024, aucun COM n’a été signé, en violation de la loi de 1986. Les acteurs sont privés de visibilité. Cette instabilité fragilise l’audiovisuel public et ne respecte pas la loi européenne sur la liberté des médias.
Un service public sous-financé est vulnérable aux pressions politiques. Il faudrait développer les ressources propres ? France Télévisions externalise déjà des émissions d’information et de débat à des sociétés comme Mediawan, ou Banijay. Résultat : l’argent public finance des profits privés. L’austérité devient un outil de la privatisation.
Les aides à la presse baissent de 6 %, alors que les coûts de production explosent. Les titres les plus fragiles sont menacés. Dans un secteur dominé par cinq méga-acteurs, toute baisse de subvention renforce la dépendance et affaiblit le pluralisme.
Le FSER subit une baisse brutale. Des radios vont perdre 3 500 à 5 000 euros, soit entre 3 % et 5 % de leur budget ; l’expression locale et la diffusion des cultures minoritaires s’en ressentiront. Là encore, c’est renforcer la domination des groupes privés et appauvrir la diversité.
Enfin, le PLF 2026 diminue les dépenses fiscales qui financent le cinéma. En fragilisant la création indépendante, il substitue une logique commerciale à une logique d’intérêt général. Cela conduit à une triple dynamique : austérité, mise en concurrence, concentration.
Nous voterons contre ces crédits qui ouvrent la voie à une marchandisation de l’espace médiatique et artistique.