Les questions écrites
Destruction projetée d’un immeuble de logements HLM à Courcouronnes
Question écrite n° 05339 -
Par Pierre Laurent / 13 mars 2013M. Pierre Laurent attire l’attention de Mme la ministre de l’égalité des territoires et du logement sur la destruction projetée d’un immeuble contenant 82 logements HLM à Courcouronnes, dans l’Essonne, voulue par la municipalité. Ce bâtiment a été conçu en 1983 par Paul Chemetov et rénové en 2009. L’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) estime qu’un financement de près de 20 millions d’euros est nécessaire pour indemniser et reloger les locataires ainsi que pour détruire cet immeuble en vue d’établir une place et de reconstruire 80 logements. Il est à noter que le bâtiment en question a été cité à l’exposition « Architectures 80 », au Pavillon de l’Arsenal, comme une réussite et qu’il figurait sur le site officiel de la commune comme l’un des monuments de la ville. Personne n’en conteste l’habitabilité et l’intérêt architectural. À l’été 2012 a été rendu public un appel se prononçant contre la démolition de cet immeuble et signé notamment par les Grands prix de l’urbanisme, du paysage et de l’architecture, par les présidents de l’Ordre national des architectes et de l’Académie d’architecture. Le terrain obtenu par la destruction de l’immeuble existant va coûter près de 1 500 euros HT/m², sans même compter les aménagements ultérieurs. Pour le même prix, on pourrait construire 80 logements neufs et donner du travail à 160 personnes. L’urgence de la situation est encore soulignée par le fait que le préfet et le bailleur viennent d’informer les six derniers locataires que la démolition était prévue le 13 mai 2013. Dans un souci à la fois d’économiser de l’argent public, de répondre à la pénurie de logements sociaux et de participer à des réhabilitations concourant à une modernisation écologique, ne serait-il pas souhaitable qu’un dialogue s’installe entre les différentes parties et qu’il soit donné suite, par conséquent, à la demande d’un moratoire garantissant un temps raisonnable de réflexion ?