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Affaires culturelles

Avant d’être débattu et voté en séance publique, chaque projet ou proposition de loi est examiné par l’une des sept commissions permanentes du Sénat : lois, finances, affaires économiques, affaires étrangères et Défense, affaires culturelles, affaires sociales, aménagement du territoire et du développement durable. Classées par commissions, retrouvez ici les interventions générales et les explications de vote des sénateurs CRC.

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Les moyens manquent cruellement au service public pour faire face à certaines missions

Radio France Europe -

Par / 9 octobre 2013

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, mon intervention se limitera à une brève explication de vote. Le texte présenté par M. Bernard-Reymond a laissé mon groupe perplexe. L’absence d’aspérités dans l’exposé des motifs, clair et plutôt lisse, vise manifestement à susciter le consensus le plus large possible.

Mais la création d’une radio n’est pas une mince affaire, mes chers collègues, et ne peut se décréter d’un coup de baguette magique. Je comprends l’angoisse des défenseurs ardents de l’Europe libérale, celle des traités de Maastricht ou de Lisbonne, qui cherchent un moyen de persuader notre peuple du bien-fondé d’une construction européenne qui lui échappe et qu’il rejette de plus en plus.

De ce point de vue, l’auteur de la présente proposition de résolution a dressé un tableau plutôt noir de l’Europe actuelle dans le cadre de la mondialisation en marche – elle ne marche d’ailleurs pas si bien ! –, et s’est interrogé sur son avenir. J’ai ainsi relevé l’expression « scepticisme des populations » dans ses propos. L’ultralibéralisme n’apportant donc pas les réponses attendues, le manque de projet à long terme pour l’Europe se fait sentir.

Faut-il plus d’Europe ou une Europe du progrès social avec une adhésion des peuples, dont vous avez, mon cher collègue, souligné l’absence ? Pour ma part, je partage votre vision très noire.

Créer une radio consacrée uniquement à la vie des autres peuples d’Europe me semble d’une grande témérité et loin d’atteindre l’essentiel.

Si l’on peut admettre qu’il serait intéressant d’être mieux informé sur les difficultés de vie des peuples européens ou sur l’effondrement social de pays comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal, la Roumanie ou la Bulgarie, pourquoi ne pas renforcer le rôle du service public actuel, de grande qualité de surcroît ? Je pense en particulier à Radio France, avec France Inter, France Culture, France Info et RFI.

Pourquoi limiter l’information à la réalité d’une Europe, à une station spécialisée, alors que l’Europe n’est ni source d’enthousiasme ni en bonne santé ?

Oui, il faut informer plus et mieux. Prenons l’exemple d’Aube dorée en Grèce. Qui, en dehors des passionnés de politique internationale, avait perçu le danger naissant ? N’était-ce pas le rôle du service public existant d’alerter nos concitoyens sur le développement d’une organisation néonazie aux portes du pouvoir au sein même de l’Union européenne ?

Je note d’ailleurs que France Inter a annoncé aujourd’hui même entamer une tournée des capitales européennes, dont le programme, pour l’instant limité, répond en partie à nos préoccupations.

Mais, et vous le savez bien, mes chers collègues, outre des questions réelles de ligne éditoriale, les moyens manquent cruellement au service public pour faire face à certaines missions C’est là le second argument qui motive le rejet par mon groupe de la présente proposition de résolution.

En 2014 comme en 2013, le budget de Radio France sera en baisse – cette année, il a diminué de 1,4 %. Or il nous est proposé de créer une nouvelle station de radio publique, a priori financée par l’Union européenne à hauteur de 50 %. Mais qu’en pensent les personnels de Radio France ? Cet aspect du problème semble vous avoir échappé… Je crois que ces salariés ne nous comprendraient pas, à l’heure où ils subissent des restrictions budgétaires et, par voie de conséquence, des suppressions de postes.

Cette proposition de résolution ne nous semble donc ni opportune ni prioritaire, sur le plan tant politique que budgétaire. C’est pourquoi nous ne la voterons pas.

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