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Les rappels au règlement

Procédures définies par le règlement interne du Sénat, les rappels au règlement permettent aux sénateurs d’intervenir à l’ouverture de la séance publique sur un sujet particulier de leur choix, en lien avec l’actualité ou le débat en cours.

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Le gouvernement censure deux documentaires de télévision

Par / 28 janvier 2004

par Jack Ralite

J’ai assisté la semaine dernière au dix-septième FIPA (festival international des programmes audiovisuels) à Biarritz. Et comme chaque année, j’y ai découvert avec des milliers de nos concitoyens et d’artistes de tous pays nombre de fictions et de documentaires d’une grande qualité qui malheureusement ne sont jamais, ou si rarement (ce rarement concerne Arte) programmés par les télévisions, notamment la télévision française privée ou publique.

Parmi ces documentaires, je veux en évoquer deux qui ont subi ce qu’il faut bien appeler la censure, le premier concernant les 1006 fusillés du Mont Valérien, le second « L’Appel aux Assises » concernant un procès d’assises.

Le premier avait été déprogrammé par la chaîne « Histoire » puis a été reprogrammé suite aux protestations de résistants.

Le second n’est toujours pas programmé par « La Cinq » pour laquelle il a été réalisé par JEM Productions.

Dans les deux cas il s’agit d’initiatives ministérielles. Pour le premier, c’est Mme Alliot-Marie, ministre de la Défense. Pour le second c’est M. Perben, Garde des Sceaux.

J’ai vu ces deux films. Le premier réalisé par Pascal Convert, le second par Joëlle et Michèle Loncol. Au cours d’un débat de la SACD à Biarritz, « L’imaginaire a-t-il encore un avenir ? » une protestation a été faite. J’ai même revu le deuxième hier soir à la Maison des Auteurs de la SCAM au milieu d’un nombreux public professionnel et associatif.

Si le premier film avait, paraît-il, le défaut de dire qui étaient ces 1006 fusillés : communistes, étrangers, Juifs, le second présente les Assises de Grenoble jugeant après appel un drame familial que les Assises de Saint-Etienne avaient conclu par 10 ans de détention criminelle. Celles de Grenoble ont conclu à cinq ans.

Il faut voir le déroulement de ces assises où tous les protagoniste, notamment le Président, Monsieur Jean-Marie Fayol-Noireterre honorent la justice, le droit, le lien social, l’humanité reconquise par le coupable et acceptée par la victime. Ce procès n’a pas seulement jugé et puni légitimement, il a ouvert un futur auquel sous la responsabilité que je trouve lumineuse et rigoureuse du président, les avocats et les justifiables ont apporté leur pierre.

C’est un film encourageant qui se souvient de l’avenir des personnes concernées.

Je n’arrive pas à comprendre l’opposition de M. Perben. Est-il contre le tournage ? Mais toutes les autorisations avaient été données. Est-il contre la notion d’appel aux Assises ? Mais c’est une avancée démocratique et humaine du droit. Je crois qu’il est, dans notre univers sécuritaire, gêné par la diminution de la peine de dix à cinq ans car aujourd’hui c’est toujours l’aggravation de la peine qui est attendue. Les Assises de Grenoble seraient-elles coupables de laxisme ?

Je veux ici m’élever contre des ministres censeurs. Depuis M. Peyrefitte, ça n’était pas arrivé. Je trouve que dans beaucoup de domaines concernant la pensée, le vivant, l’imaginaire, ici la mémoire pour le premier film, le droit pour le second le gouvernement s’engage sur des chemins dangereux et inadmissibles.

Je vous informe que je vais demander une salle au Sénat pour y projeter le film de Joëlle et Michèle Loncol afin que chacune et chacun d’entre vous puissent apprécier.

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